ESPE DE CAENPouvez-vous nous expliquer les différentes formations proposées au sein de l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE) de Caen ?

L’ESPE de l’académie de Caen porte le master MEEF, métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. Il y a, dans ce master, toutes les préparations aux concours de l’Éducation nationale ainsi que les parcours professionnels établis en partenariat avec l’académie de Caen, soit 4 mentions de master : le MEEF premier degré pour les futurs professeurs des écoles, le MEEF second degré pour se préparer au métier de professeur au collège ou au lycée, le MEEF encadrement éducatif pour devenir conseiller principal d’éducation et le MEEF pratiques et ingénierie de la formation pour une carrière dans le secteur de la formation (hors concours de l’Education nationale).

L’ESPE de Caen attache également une importance particulière au développement de la vie culturelle au sein de l’établissement. Outre les manifestations et expositions régulièrement organisées, l’ESPE a développé un parcours spécifique de Master MEEF ouvrant sur les métiers de la médiation culturelle.

Quelles sont les conditions d’accès à ces formations ?

Professeur/élèves

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Pour intégrer ces formations, il faut disposer d’une licence correspondant au champ disciplinaire. Par exemple, un professeur de mathématiques doit obligatoirement avoir obtenu une licence en mathématiques pour pouvoir s’inscrire en master. Cette procédure n’est toutefois pas appliquée pour les professeurs des écoles et les conseillers principaux d’éducation. L’obtention de la licence reste obligatoire mais son champ disciplinaire ne doit pas forcément correspondre avec la future formation de l’enseignant.

Pour la 4ème mention, le MEEF pratiques et ingénierie de la formation, correspondant aux autres métiers de l’éducation mais hors l’Education nationale, les conditions d’accès sont particulières. Un jury traite au cas par cas les dossiers des candidats en fonction de leurs diplômes et de leurs expériences professionnelles.

Comment l’ESPE de Caen encadre-t-elle ses professeurs ?

Nous consacrons beaucoup de moyens sur l’encadrement de nos jeunes professeurs. Celui-ci est très individualisé et personnalisé. Il peut, entre autres, s’effectuer au travers d’un portfolio électronique, un portefeuille de compétences du référentiel des enseignants, dans lequel l’enseignant inscrit ses différentes missions, ses difficultés et ses progrès. Ce portfolio est par la suite étudié et analysé par ces tuteurs. Il faut en effet préciser que chaque professeur-stagiaire bénéficie au sein de l’ESPE d’un double tutorat : un tuteur de terrain Education nationale et un tuteur ESPE.

L’enseignant peut également disposer d’un encadrement personnalisé pour son travail de recherche. Un directeur de mémoire est en effet disponible pour l’accompagner tout au long de son travail et lui faire part de ses conseils.

Vous avez spécialement créé un pôle recherche au sein de votre ESPE. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’on y trouve ?

Considérée comme mode de compréhension et de production privilégié des pratiques et des discours inhérents aux métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation, la recherche constitue un axe déterminant de la politique de l’ESPE de l’académie de Caen. Elle est notre cœur de fonctionnement puisque les ESPE ont une fonction fondamentale : former les futurs enseignants mais aussi accompagner les réformes du système éducatif français. Ces réformes ne peuvent se mettre en place que s’il y a une véritable capacité d’innovation des enseignants. Cette innovation pédagogique n’est, quant à elle, possible que si les enseignants sont connectés à des travaux de recherche. Nous avons, par exemple, mené un travail scientifique pendant deux ans sur la réforme des rythmes scolaires avec la problématique suivante : Est-ce que les nouveaux rythmes scolaires modifient le rapport des apprentissages de l’enfant ?
Ce pôle est ainsi un moyen permettant d’accompagner l’Education nationale au travers de projets scientifiques dans les innovations et les évolutions nécessaires. Nos étudiants en formation sont formés non pas pour être des chercheurs mais avec une dynamique recherche puisqu’ils doivent eux-mêmes définir un sujet sur lequel ils vont devoir travailler pendant deux années.
Enfin, ce pôle recherche se décline précisément en trois thématiques : « Didactique/didactiques », « Professionnalisations en contextes éducatifs » et « Mémoires, cultures, parcours ».

Vous avez précédemment parlé du double tutorat ou également appelé tutorat mixte. Quels sont ses avantages ?

étudiants

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Le tutorat mixte est très apprécié par nos étudiants stagiaires. Il permet à ces derniers d’être suivis à la fois par un tuteur au sein de leur établissement et par un tuteur de l’ESPE.

Le tutorat mixte est la clé de voûte de la mise en cohérence de la formation : il permet un suivi de proximité du professeur stagiaire, rythmé par des visites pour permettre au stagiaire d’articuler savoirs théoriques et savoirs issus de l’expérience. Le tutorat mixte peut se traduire par des temps de concertation et de travail collaboratif. Il permet aussi la mise en place d’un soutien particulier en cas de difficulté du stagiaire. Les tuteurs peuvent également s’exercer dans la participation au choix du sujet de mémoire et de ses axes de travail. Les deux tuteurs travaillent ensemble et sont conjointement responsables du bon déroulement du processus d’alternance.

Pour certains étudiants, la formation est parfois « trop théorique ». Que leurs répondez-vous ?

La formation n’est jamais trop théorique. Elle est peut-être trop déséquilibrée en accordant plus de temps en classe que sur le terrain. Il semble pourtant obligatoire que les étudiants passent du temps en classe car si nous n’arrivons pas pendant la formation à leur inculquer les compétences nécessaires ou les outils transversaux pour la construction de leur identité et de leur métier, alors nous créons des imbéciles techniciens incapables d’enseigner. Ce discours est tenu à l’ensemble de nos stagiaires et parfois nous rencontrons des difficultés avec des étudiants qui ne comprennent pas. En effet, dans le second degré, 60% des stagiaires ayant un Capes ne sont pas allés à l’ESPE au profit d’un master disciplinaire ou de recherche. Et ce sont ces étudiants qui pensent que cette année au sein de l’ESPE va être très pratique, ils ont tort. En revanche, les étudiants ayant accédé à l’ESPE directement en première année ne tiennent pas le même discours et sont satisfaits de la formation proposée. C’est également le cas dans le 1er degré, 90% des professeurs des écoles sont inscrits à l’ESPE et ils ne disent pas que la formation est trop théorique.

L’ESPE de Caen attire-t-elle les étudiants et quels sont ses principaux atouts ?

L’ESPE de Caen a doublé ses effectifs. Nous sommes passés de 690 étudiants en 2013 à 1400 aujourd’hui. Nous avons une attractivité très forte et cela est principalement dû à un accompagnement individuel et personnalisé du stagiaire. Nous travaillons aussi conjointement avec les établissements scolaires pour former et accompagner aux mieux nos étudiants. L’ESPE de Caen est enfin une école très dynamique avec de nombreux projets à venir.