© DyMax - Fotolia.com

© DyMax – Fotolia.com

Laurent Wauquiez, le nouveau président de la région Auvergne – Rhône-Alpes, avait annoncé le 21 janvier dernier l’installation de portiques de sécurité à l’entrée d’une quinzaine de lycées relevant de sa compétence. Cette expérimentation devrait donner lieu à une généralisation à tous les établissements de la région avant la fin 2016.

73 minutes pour faire entrer 1000 élèves

Réagissant dans les colonnes de Lyon Capitale, le secrétaire académique du SNPDEN Lyon Gérard Heinz dénonce le caractère chronophage de cette mesure : « Si l’on part d’un lycée type d’à peu près 1 000 élèves et qu’on arrive à faire passer chaque élève en l’espace de 3 secondes – ce qui est très rapide et ce qui veut évidemment dire que tous les élèves acceptent d’ouvrir leur sac et ne rechignent pas… – il faut 73 minutes pour faire passer tout le monde ». Il met également en lumière le problème de personnel qu’un tel dispositif causerait : « Si le conseil régional ne met pas des gens à disposition, qui va contrôler ? On est très dubitatif, on voit bien qu’on est sur un effet d’annonce et que, concrètement, ça n’a peut-être pas été réfléchi plus que ça ».

Une technique « inepte » selon un spécialiste de la violence scolaire

Dans un entretien accordé à Lyon Première, Eric Debarbieux, spécialiste de la violence en milieu scolaire juge quant à lui cette initiative « techniquement inepte ». Il craint également que les portiques n’engendrent l’effet inverse de ce qui est attendu : « Tout point de concentration est potentiellement une cible. Les portiques non seulement concentrent les personnes mais de plus les fixent ».

Les premiers portiques devraient être installés d’ici 2 mois. Si elle est généralisée à tous les lycées de la région, cette mesure devrait coûter 20 millions d’euros.