Les deux tiers des écoles maternelles et primaires de Montreuil (Seine-Saint-Denis) étaient occupées mercredi par des parents d’élèves mécontents du manque de moyens du département en matière d’éducation, a-t-on appris auprès de la FCPE, à l’origine de l’opération.

Retrait d’élèves, occupation des bureaux de plusieurs directeurs d’école, banderoles: la fédération de parents d’élèves (FCPE) de Montreuil dénonce ce qu’elle estime être un abandon de la Seine-Saint-Denis sur le plan éducatif.

Dans les 32 écoles mobilisées – sur les 49 que compte Montreuil -, entre 55% et 75% des élèves étaient effectivement absents mercredi, assure la FCPE.

Parmi les principaux griefs des parents d’élèves, une difficulté récurrente en Seine-Saint-Denis : le non-remplacement des professeurs absents.

« Et lorsqu’ils sont remplacés, c’est bien souvent par des vacataires pas ou peu formés », déclare Nathalie Baneux, présidente de l’Union de coordination locale FCPE de Montreuil. « Ils viennent simplement faire de la garderie d’enfants ».

« Ce n’est pas exact et les remplaçants sont tout à fait formés », rétorque Cécile Tabarin, directrice du cabinet du directeur de l’académie de Créteil.

« Nous sommes en plein hiver, dans le pic des congés courts pour maladie », rappelle-t-elle. « Des congés imprévisibles et parfois en effet non remplacés. Mais nous n’avons aucun congé long non-couvert sur la ville de Montreuil. »

Une opération similaire mais de moindre ampleur s’était déjà déroulée le 16 janvier dernier dans la même ville. A Saint-Denis, le collectif de parents d’élèves et professeurs « Les bonnets d’âne » multiplie également les actions.

Le ministère de l’Éducation nationale avait pourtant affiché au printemps 2015 la volonté de mieux préparer l’année scolaire qui allait suivre, après une rentrée 2014 particulièrement difficile.

Un concours spécial avait ainsi recruté 500 professeurs des écoles supplémentaires pour l’académie de Créteil (dont dépend la Seine-Saint-Denis), dans le cadre du plan « neuf mesures pour l’école en Seine-Saint-Denis » lancé par la ministre Najat Vallaud-Belkacem en 2014. Un concours qui est reconduit cette année.

Les parents d’élèves mécontents soulignent de leur côté une mauvaise répartition par le rectorat des heures de travail des nouvelles recrues et des enseignants « titulaires mais à mi-temps », et dont le quota d’heures annualisé arrive à épuisement.

« Nous travaillons dur pour rattraper dix ans de mauvaise gestion du 93 », se défend Cécile Tarbarin. « Mais il faut rappeler que l’académie de Créteil a la plus haute dotation de France. »