Les sénateurs ont adopté mardi un projet de loi pour autoriser, et parfois rendre obligatoire, la transmission d’informations entre la justice et l’administration employant des personnes soupçonnées de pédophilie pour qu’elles ne se retrouvent plus en contact avec des mineurs.

Ce texte adopté à l’unanimité en première lecture à l’Assemblée nationale le 8 décembre a été voté par 187 voix pour et 24 voix contre, les communistes (CRC) et cinq RDSE (à majorité PRG). Les autres RDSE et les écologistes se sont abstenus.

Le projet de loi vise à renforcer le contrôle des antécédents judiciaires des personnes exerçant une activité soumise au contrôle des autorités publiques, en particulier des personnes exerçant des activités ou professions impliquant un contact avec des mineurs. Il organise la transmission d’informations entre l’autorité judiciaire et l’administration en cas de condamnations ou de poursuites pénales.

Sur le rapport de François Zocchetto (UDI-UC), la commission des lois avait adopté des amendements visant notamment à assurer une meilleure garantie du principe de présomption d’innocence et des droits de la défense, en particulier en supprimant la possibilité, initialement prévue par le projet de loi, pour le procureur de la République d’informer l’administration dès le stade de la garde à vue ou de l’audition libre.

Elle a aussi rendu automatique, pour les personnes condamnées pour infraction sexuelle contre mineur, la peine complémentaire d’interdiction d’exercice d’une activité impliquant un contact habituel avec les mineurs. Elle reprenait ainsi une disposition d’une proposition de loi de Catherine Troendlé (LR) adoptée au Sénat le 20 octobre 2015.