Les classes bilangues, un des points épineux de la réforme du collège, seront maintenues pour les élèves ayant suivi à l’école élémentaire l’enseignement d’une autre langue que l’anglais, a confirmé vendredi la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem.
Les opposants à la réforme du collège, prévue pour la rentrée 2016, s’étaient vivement émus au printemps de la suppression des classes bilangues, qui permettent aux élèves d’apprendre deux langues étrangères dès la sixième (alors que la deuxième langue n’est introduite actuellement qu’en quatrième dans les classes « normales »).
Outre l’introduction d’une langue étrangère dès le cours préparatoire (et non plus en CE1 comme actuellement), la réforme prévoit l’apprentissage de la deuxième langue étrangère dès la cinquième, pour tous les élèves.
Najat Vallaud-Belkacem a rappelé vendredi qu’étaient visées par la suppression uniquement les classes bilangues qu’elle qualifie de « contournement », c’est-à-dire celles qui sont accessibles dans certains collèges et demandées par les familles pour, selon elle, contourner la carte scolaire.
Mais elle maintient les bilangues de « continuité », qui permettent de poursuivre au collège l’apprentissage de la langue étrangère, autre que l’anglais, apprise en primaire. Ces élèves-là pourront, s’ils le souhaitent, aller en bilangue. Cette précision avait déjà été apportée dans un arrêté en mai.
Cependant toutes les écoles primaires ne proposeront pas une autre langue que l’anglais. Y a-t-il alors un risque de contournement de la carte scolaire dès le primaire et non plus au collège, via les écoles qui proposent une autre langue que l’anglais?
La ministre répond qu’il y a beaucoup moins de demandes de dérogation en primaire qu’au collège et qu’il est plus difficile d’échapper à la sectorisation dans le premier degré.
Diversifier l’offre au primaire et assurer la continuité au collège des apprentissages sont les objectifs de la nouvelle stratégie d’apprentissage des langues, dans le cadre de la réforme du collège, a-t-elle insisté lors d’une visite dans une école parisienne avec le ministre plénipotentiaire allemand chargé des Affaires culturelles, Olaf Scholz.
« Nous n’allons pas tuer l’allemand, comme on nous le reprochait, mais au contraire le renforcer », a assuré Mme Vallaud-Belkacem. Cette langue sera enseignée dans un millier d’écoles primaires supplémentaires à la rentrée, soit 3.800 au total, tandis que 3.000 collèges proposeront des « bilangues de continuité » en sixième, dont 2.300 anglais/allemand.
« Nous n’avons aucune raison de nous plaindre », a commenté le ministre allemand. Au printemps, Berlin se disait « très inquiet ».
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