L’intersyndicale contre la réforme du collège, qui appelle à la grève mardi en même temps que plusieurs syndicats de fonctionnaires, invite aussi les enseignants à manifester à Paris et en province, a-t-elle indiqué jeudi lors d’une conférence de presse.

Dans la capitale, le cortège des enseignants des académies de Paris, Créteil et Versailles s’ébranlera à 13H30 de Port-Royal et rejoindra les autres fonctionnaires qui partiront de Montparnasse à 14H00, a précisé Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

Il devrait y avoir moins d’enseignants à Paris que lors de la manifestation nationale du samedi 10 octobre, dans la mesure où cette fois il y aura des défilés en province, a estimé François Portzer, président du Snalc.

Ce sera la quatrième grève contre la réforme du collège, prévue pour la rentrée 2016, après celles du 19 mai, 11 juin et 17 septembre. Est contestée notamment la part d’autonomie donnée aux collèges et la suppression d’une partie des classes bilangues (deux langues dès la 6ème).

« Cela fait très longtemps qu’on n’a pas vu dans le second degré un mouvement aussi durable », a relevé Mme Rolet.

« Il existe un mouvement de fond dans nos établissements », selon Jacques Paris de FO, qui a critiqué les « formations-formatage » proposés par les académies aux enseignants pour préparer la réforme.

Selon l’intersyndicale, les chefs d’établissement ont eu consigne de ne pas dévoiler avant la grève leur dotation horaire globale (DHG), autrement dit le nombre d’heures de cours allouées à chaque collège, qui permettra de voir s’ils y gagnent ou y perdent avec la réforme.

D’après les premières remontées « les dotations restent les mêmes », mais c’est « un affichage politique », estime Mme Rolet. Plusieurs dirigeants syndicaux craignent que ces dotations ne soient pas ensuite pérennisées.

L’intersyndicale inclut maintenant trois syndicats de l’enseignement privé, Sud, CGT et FO. Dans le privé, où les enseignants n’ont pas la sécurité de l’emploi, « on sent la mobilisation qui démarre », selon Charlotte Matyja de la CGT.

Le premier syndicat du privé, la Fep-CFDT, ne s’associe pas au mouvement de mardi. Toutefois, il « n’exclut pas d’appeler à la mobilisation dans les semaines à venir ».

Dans le primaire, le premier syndicat, le SNUipp-FSU, appelle aussi à la grève mais pour les salaires. La FSU, première fédération de l’éducation n’a pas appelé à cesser le travail mais soutient les actions de ses syndicats.