François Hollande a appelé samedi à ne pas céder à « la peur, la peur de l’invasion, la peur du déclin, la peur de l’autre » dans une allusion à la montée du Front national, lors de ses voeux aux Corréziens, où il a répété qu' »il ne peut y avoir de territoires oubliés dans la République ».

Après les « événements terribles » que la France a connus en 2015, « nous aurions pu nous replier sur nous-mêmes pour sécher nos blessures et nos larmes, nous aurions pu aussi nous déchirer dans la haine, nous diviser et nous perdre », a-t-il déclaré.

Mais le pays a montré au contraire « son attachement à la liberté, à ses valeurs », a enchaîné le chef de l’Etat, après avoir proclamé sa volonté de ne « délaisser » aucun territoire rural ou aucune banlieue devant les 1.800 Corréziens conviés.

« La plus grande menace qui pourrait atteindre notre pays, ce serait de perdre notre identité, j’allais dire notre âme », alors que « quelques manifestations honteuses » du racisme et de l’antisémitisme resurgissent, a encore souligné François Hollande.

Et, selon lui, « ce que nous devons conjurer a un nom, ça s’appelle la peur, la peur de l’invasion, la peur du déclin, la peur de l’autre » et face à cette tentation, « la meilleure réponse, c’est de nous unir ».

Lors de cette 19e visite à Tulle depuis son élection à l’Elysée, François Hollande a célébré « une terre qui m’a accueilli, qui m’a fait confiance », une terre de « Résistance » et une ville « laborieuse, solide, affectueuse ».

Pour autant, a-t-il relevé lors de ces « voeux aux territoires », « les angoisses » de ceux qui vivent dans ces territoires ruraux « se sont exprimées lors des consultations électorales de l’année dernière » et « sont exacerbées par la crise agricole (…) ou parce que des mutations industrielles viennent supprimer des emplois ».

Une nouvelle fois, le chef de l’Etat a promis « de garantir l’égalité d’accès à tous aux services essentiels – la sécurité, la santé, l’éducation, l’emploi, la culture, le numérique ».

Dans la matinée, il était passé en coup de vent à Brive-la-Gaillarde pour l’inauguration d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale. Puis, il avait inauguré un cinéma à Tulle, projet dont il avait « rêvé » comme maire, « soutenu » comme président du conseil général et posé la première pierre il y a un an comme président de la République.

« Il n’y a pas toujours autant de suites à ce que je peux poser de pierres ou proposer comme initiatives », a-t-il glissé.