La direction d’Air France a présenté vendredi aux syndicats un nouveau plan prévoyant l’entrée dans la flotte long-courrier de deux avions par an de 2017 à 2020 et d’éventuelles embauches, un projet conditionné à des accords de productivité, a-t-on appris de sources syndicales.

Détaillé vendredi en comité central d’entreprise (CCE), ce plan de « développement » vise à remplacer le très contesté « plan B » de réduction d’activité, dont l’annonce début octobre avait été à l’origine de l’affaire de la « chemise arrachée ».

Si la direction ne renonce pas au millier d’emplois supprimés en 2016, elle se dit prête à renoncer à la deuxième partie du « plan B » qui prévoyait pour 2017 le retrait de neuf avions de la flotte, des réductions de fréquence et 2.000 autres suppressions de postes.

Le nouveau plan prévoit la possibilité de « reprendre des embauches » pour les personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards) et dans la catégorie des pilotes, a précisé à l’AFP Mehdi Kemoune (CGT).

Pour le personnel au sol, la direction s’engage à ne procéder à « aucun départ contraint pour motif économique » jusqu’à l’été 2018, a-t-il ajouté.

Les agents au sol restent cependant exposés à des « mutations géographiques ou professionnelles » et donc à des licenciements en cas de refus, s’est inquiété Didier Fauverte, secrétaire (CGT) du CCE.

Pour cette catégorie, un plan de départs volontaires est prévu pour la période 2016 – avril 2017, selon un document interne consulté par l’AFP.

L’annonce de ce plan de développement a été accueilli de manière mitigée par les syndicats.

« Ca ressemble fort au plan A présenté en septembre » a ironisé Véronique Damon du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes. Ce plan dénommé « Perform 2020 » alliait croissance et réduction des coûts.

Elle évoque auprès de l’AFP « une flotte soit disant en croissance de deux avions par an, ce qui permet de retrouver en 2020 le niveau de… 2015! »

De son côté, la CFDT « se félicite de l’abandon du plan B », affirmant qu’au global ce sont « jusqu’à 16 appareils B787 et A350 d’ici 2020 » qui entreront dans la flotte.

Le plan de développement devrait se traduire par une hausse du nombre d’heures de vol de 10% sur la période 2016-2020, ont ajouté par ailleurs des représentants CGT et FO.

Sur la méthode, le nouveau DRH d’Air France Gilles Gateau a indiqué que le calendrier des négociations devait être défini avec les organisations syndicales, renonçant aux ultimatums et dates-butoirs qui avaient crispé les relations sociales en interne.

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