L’Unesco a inauguré vendredi à Paris une chaire Economie et société du nom de Bernard Maris, économiste tué le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo.

Cette chaire Economie et société, initiée par l’association Pour une Alliance Sciences Sociétés et portée par la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, doit permettre d’assurer la continuité des travaux de Bernard Maris, qui défendait une approche non orthodoxe et sociale de l’économie.

« Cette chaire célèbre la puissance du savoir sur l’obscurantisme », a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), sous les ors de la Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris, où se déroulait l’inauguration. « Nous ne faisons pas seulement de la commémoration, ce que nous faisons là doit nous aider à soigner les maux de la société », a poursuivi la maire de Paris.

Egalement présente, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a rendu hommage à Bernard Maris, « économiste mais aussi humaniste », « un intellectuel inédit, non conventionnel, qui provoquait et suscitait le débat ».

Cette nouvelle chaire d’économie-société vient s’insérer dans un réseau de près d’un millier de chaires Unesco dans une centaine de pays. La France compte elle une trentaine de chaires Unesco.

« Nous allons recruter quelqu’un avec un pedigree académique pour mener des recherches de longue durée, et qui contribuera au débat public », a expliqué Gilles Raveaud, maître de conférence en économie à l’université Paris VIII, où enseignait Bernard Maris. « Nous voulons faire en sorte que ses idées de déconstruction radicale de la théorie économique dominante soient mises en avant », a-t-il déclaré.

Contributeur de Charlie Hebdo, où il signait ses textes du pseudonyme Oncle Bernard, Bernard Maris défendait une approche à la fois humaine et ouverte de la science économique, en connexion avec les autres sciences sociales.