Bien que le latin soit facteur de mixité sociale, son enseignement sera pour certains compromis par la réforme du collège. Les associations APFLA-CPL, APLAES, APLettres, CNARELA, SEL et SLL ont publié en ce sens un communiqué le 10 décembre, dans lequel elles abordent leur rencontre avec le Conseil supérieur des programmes (CSP) du 3 décembre dernier.
Un CSP impuissant
Le thème de cette réunion était la lettre de saisine de la ministre du 13 mai 2015, qui demande au CSP « de travaill(er)
spécifiquement sur le thème » des « Langues et cultures de l’Antiquité » dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et de rédiger « des programmes pour les enseignements de complément de latin et de grec dédiés à une étude plus approfondie de la langue et des textes ».
Les associations déplorent l’impuissance du CSP, qui a « d’emblée écarté un débat sur un sujet ne relevant pas de sa compétence : la structure des enseignements de latin et de grec ». Selon elles, l’EPI de « Langues et cultures de l’Antiquité » n’a pas été abordé en détail, de plus, les grandes lignes des programmes prévus par le CSP ne sont « rien d’autre que des extraits des programmes actuels et récents ».
Pour le maintien du latin et du grec comme disciplines du collège
Craignant un « massacre » pour leurs disciplines suite aux fortes diminutions d’horaires, les associations APFLA-CPL, APLAES, APLettres, CNARELA, SEL et SLL réclament à nouveau « le maintien du latin et du grec comme disciplines du collège, ouvertes à tous, garanties nationalement par l’horaire actuel reconduit à l’identique ».
Il semble qu’il y ait, depuis l’annonce de la réforme le 11 mars 2015, une divergence importante entre le ministère et la DGESCO d’une part et le Conseil supérieur des programmes d’autre part. Celui-ci doit en effet assumer les ambiguïtés d’une réforme qui voulait d’abord supprimer totalement les options (d’où l’absence de programmes de langues anciennes initialement commandés au CSP) avant de rétablir des moignons d’options, mais avec des publics, des niveaux et des horaires qui varieront d’un collège à l’autre, en complément d’EPI LCA eux-mêmes très variables. Comment rédiger, qui plus est dans la précipitation la plus absolue, des programmes cohérents pour une structure qui n’en a aucune ? On n’attelle pas un monstre.
la suppression de l’enseignement disciplinaire du latin et du grec par la ministre de l’éducation nationale est une aberration.
L’improvisation totale du ministère, qui n’avait pas prévu les conséquences désastreuses de ses décisions, entraine des tentatives d’ajustement qui se font dans un désordre total.
La ministre a d’ores et déjà échoué sur le fond et la forme.
Le résultat est une opposition majeure à sa réforme par les professeurs, mais aussi par les parents d’élèves.