La FCPE, première fédération de parents d’élèves, et les syndicats étudiant UNEF et lycéen UNL ont appelé jeudi à « faire barrage au FN », dont le discours « fondé sur l’exclusion » met en danger « la politique égalitaire de l’éducation » en France.

« Le discours » du Front national « est fondé sur un système de préférences et d’exclusions », qui risque de se traduire, au niveau des lycées et des universités, par des mesures discriminatoires envers les familles les plus pauvres, les précaires ou d’origine différente », a déclaré Liliana Moyano, présidente de la FCPE.

« Tant que ces personnes ne sont pas au pouvoir, il est difficile de savoir ce qu’ils feront, d’autant que leurs programmes sont très peu précis, sur l’éducation en particulier », a ajouté William Martinet, président de l’UNEF (classé à gauche).

Mais « on peut craindre une stigmatisation des précaires et des plus pauvres. Qu’en sera-t-il par exemple de l’accueil à la cantine des enfants les plus pauvres? », s’interroge-t-il.

Côté universités, « plusieurs cadres du FN se sont prononcés pour la sélection et contre la massification des études supérieures », a ajouté le responsable, rappelant que les régions avaient un rôle indirect mais important dans le financement des facs.

Les régions, dont au moins deux pourraient être remportées par le FN dimanche lors du deuxième tour des élections, sont chargées de l’entretien et de l’équipement des lycées. Elles financent aussi, en partie, les manuels scolaires et le transport des lycéens, et participent à divers projets pédagogiques dont beaucoup visent à soutenir les enfants issus des familles les moins favorisées.

Elles financent également des associations dans les secteurs de la santé et de la culture, deux domaines clé pour les jeunes, ont rappelé les représentants des trois mouvements.

Dans le Nord-Pas de Calais-Picardie, Marine Le Pen a par exemple indiqué qu’elle ne participerait plus au financement du Festival étudiant contre le racisme si elle était élue présidente de la région, a déclaré William Martinet.

Dans le domaine de la santé, les responsables ont rappelé que Marion Maréchal-Le Pen, candidate FN à la tête de la région Paca, souhaite supprimer les subventions aux associations politisées, parmi lesquelles elle range les plannings familiaux. Une proposition vivement critiquée, y compris au sein de son propre parti.