La menace terroriste est « réelle et permanente » et « tous les lieux publics méritent protection, l’école tout particulièrement », a déclaré mercredi la ministre de l’Education, quelques jours après un article dans le magazine de propagande de l’organisation Etat islamique qui s’en prend violemment à l’école française.

Interrogée à ce propos à l’Assemblée nationale, Najat Vallaud-Belkacem a détaillé les mesures adoptées après les attentats du 13 novembre: les familles ne doivent pas s’attarder devant les entrées des écoles primaires lors de la dépose ou de la récupération des enfants, aménagement de zones fumeurs au sein des lycées pour que les lycéens ne sortent pas à l’extérieur aux interclasses, réalisation d’ici Noël de l’exercice de mise à l’abri…

« Nous augmenterons les personnels (des écoles) formés aux premiers secours pour parer » à d’éventuelles circonstances « malheureuses », ajouté la ministre.

Les circulaires envoyées aux rectorats après le 13 novembre mettent l’accent sur la surveillance des abords des établissements. Les attroupements doivent être évités et « les schémas de surveillance de la voie publique des écoles et établissements », qui associent la commune et la police municipale, doivent être mis à jour.

La ministre a précisé qu’il s’agissait de « renforcer les patrouilles, en tenant compte des horaires spécifiques des établissements scolaires ».

Les chefs d’établissements doivent aussi vérifier l’efficacité et la connaissance par l’ensemble des équipes du plan particulier de mise en sécurité (PPMS), propre à chaque école.

Un plan des lieux détaillé doit par exemple être transmis à la préfecture, a expliqué Mme Vallaud-Belkacem.

Chaque établissement doit veiller à ce que « la mallette plombée », qui contient notamment un talkie-walkie, une torche électrique, des biscuits de survie, soit en bon état, a indiqué à l’AFP un responsable syndical.

Les établissements doivent aussi effectuer, d’ici Noël, un exercice de mise à l’abri, appelé aussi exercice de confinement (un premier exercice a été réalisé en septembre, comme chaque année).

Dans son dernier numéro, la revue francophone de l’EI, Dar-al-Islam, s’en prend violemment aux fonctionnaires de l’Education nationale, « des ennemis d’Allah » qui « enseignent la laïcité » et qui sont « en guerre ouverte contre la famille musulmane ».

Dar-al-Islam appelle également les familles musulmanes à retirer leurs enfants des écoles publiques, qui leur enseignent « la théorie darwiniste de l’évolution », « le respect des valeurs républicaines et le pluralisme des convictions », « la banalisation de la fornication et de l’homosexualité », « le dessin des êtres dotés d’âmes » et « la musique ».