
Claire Pitiot, prof d’économie gestion, utilise Pearltrees pour introduire le travail de recherche que devront réaliser ses élèves de 1ere STMG.
Outil de curation de contenus de plus en plus utilisé par les enseignants, Pearltrees permet de collecter des ressources (vidéos, images, notes, pages web…) et de les rassembler, afin de les partager avec ses élèves. Certains profs l’utilisent pour préparer leurs cours, ou pour créer des banques de documents, à destination de leurs classes.
D’autres, comme Claire Pitiot, utilisent Pearltrees pour amener leurs élèves à effectuer des recherches, jusqu’à participer à la création du cours. Enseignante d’économie-gestion au lycée de Semur-en-Auxois, elle utilise cet outil avec ses 1ere STGM.
BYOD et “livre numérique”

Dans le cadre d’études de cas, les élèves ont accès sur le compte Pearltrees de leur classe à des ressources concrètes, comme ce compte de résultat.
Depuis 2014, elle dispose de 15 tablettes tactiles. “Comment les utiliser ? Mon idée était de m’en servir comme support principal. Pearltrees est devenu un livre numérique”, explique la prof. Adepte du BYOD, elle a aussi fait des smartphones de ses élèves “des alliés”.
En entrant en classe, “au lieu de dire ‘ouvrez votre livre’, je leur demande de prendre une tablette, ou leurs propres smartphones”, remarque l’enseignante. “C’est bien plus agréable à parcourir qu’un manuel papier”, ajoute-t-elle.
Quand elle prépare une séquence, Claire Pitiot réunit des documents trouvés sur Internet : “je rassemble ces ressources dans une collection Pearltrees. Je partage ainsi avec mes élèves toute une séquence pédagogique”.
Entre classe inversée et pédagogie active
Les documents, regroupés dans des “collections”, sont variés : vidéos, articles de presse, sites d’entreprise (l’éco-gestion reposant sur les études de cas), schémas, graphiques. Partant de l’idée que “les élèves d’aujourd’hui sont en majorité des zappeurs”, Claire Pitiot considère que cette variété de contenus “permet de retenir leur attention”.

Parmi les ressources partagées sur Pearltrees, des vidéos ; notamment des « bandes annonces » de cours conçues avec Tellegami.
Les collections Pearltrees permettent aux élèves de découvrir des notions et “de se les approprier, en travaillant sur un sujet”. L’enseignante leur “confie des missions”, avec des objectifs, et des productions à réaliser. “Ils deviennent acteurs de leur apprentissage”, note-t-elle.
La façon d’enseigner de Claire Pitiot est à mi-chemin entre la classe inversée et la pédagogie active. Pas question de visionner des capsules à la maison : “l’idée, c’est de les faire travailler le plus en salle de classe… sans leur donner la becquée”, explique la prof. “Je ne leur délivre pas un cours magistral décourageant, mais je mets des ressources à disposition. Ils cherchent par eux-mêmes et apprennent en suivant mon scénario.”, ajoute-t-elle.
L’enseignante a un “nouveau rôle” : “je guide les élèves. Je les stimule, je les accompagne. Et je n’interviens que si l’on me pose une question, ou s’il y a une difficulté”.
Les élèves “deviennent auteurs”

Un élève de C. Pitiot alimente sa collection Pearltrees sur « l’information et l’intelligence collective » avec des vidéos.
“Pour mes élèves, qui ont souvent eu un parcours difficile avant d’arriver en STMG, le travail en autonomie est une façon d’apprendre bien plus stimulante”, remarque la professeure. Ainsi, les lycéens créent-ils, après avoir effectué des recherches, leurs propres collections : “ils passent d’utilisateurs de mes ressources, à auteurs de leurs propres dossiers, co-créant ainsi le cours”.
Exemple avec le cours “gestion et création de valeur”. Claire Pitiot a conçu une collection. Dans son cours, elle a besoin d’expliquer, “de la façon la plus simple”, ce qu’est un bilan comptable et un compte de résultat. “Nous ouvrons ensemble le dossier que j’ai créé au début de la séance”, explique l’enseignante.
Dans chaque vignette, les élèves retrouvent les définitions à acquérir, les missions à accomplir, et les ressources nécessaires à leur tâche. “A la fin de la séquence, ils devront me rendre une production”, indique Claire Pitiot. Avant de réaliser ce travail, les élèves sont confrontés à une étude de cas – ici, les comptes de résultats de Sunlight et Nutriset -, qui leur permet de mobiliser les connaissances acquises.
Quand viendra le moment de la correction, “je retournerai au tableau. Je reprendrai alors mon rôle traditionnel de prof pour aider ceux qui auront rencontré des difficultés, et expliquer les notions mal comprises”, remarque Claire Pitiot.
Cette façon de travailler n’est utilisée qu’en demi-groupe (14 élèves), 2h par semaine. Le reste du temps (4h), le cours en classe entière (28 élèves) est plus “traditionnel” – mais l’enseignante utilise là encore Pearltrees, pour illustrer son cours avec ses ressources, “d’une façon stimulante”.

« MelO298 », en 1ere STMG, a partagé ses productions sur le Pearltrees de sa classe, animé par C. Pitiot.
“Bandes annonces” de cours et travail collaboratif
Décidée à utiliser cet outil comme base d’un travail collaboratif, Claire Pitiot utilise aussi Tellegami, une application mobile qui permet de créer des vidéos, où “l’interlocuteur est un avatar virtuel”. L’enseignante réalise des “bandes annonces” de cours, où elle explique certaines notions “fondamentales”, mais pousse aussi ses élèves à “créer des lexiques verbaux” avec cette appli.
“Ils s’enregistrent en train de verbaliser des notions. Leurs vidéos sont publiées dans le compte Pearltrees de la classe. Ce n’est pas juste le mien, mais un espace de travail collaboratif, où chacun partage ses productions et ses recherches”, remarque la prof.
Autonomie des élèves, un “temps fou” pour le prof
L’enseignante remarque chez ses élèves une “motivation bien plus forte qu’avant”. Et ses collègues “me disent que mes anciennes classes sont très autonomes et continuent à utiliser, spontanément, pour travailler, leurs propres comptes Pearltrees”, note-t-elle.
Seule limite, pour Claire Pitiot : le temps passé à créer des collections. “Cela me prend un temps fou, des heures et des heures… Mais quand on est passionné, on ne compte pas !”, s’amuse-t-elle.
[warning]La ‘classe inversée‘ concerne le primaire comme le secondaire, et peut faire l’objet d’un grand nombre d’applications pédagogiques. Cet article fait ainsi partie d’un vaste dossier sur la classe inversée, à découvrir ![/warning]
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