La plateforme FUN, qui propose des cours en ligne gratuits (Mooc) conçus par des universités françaises, comptait fin novembre 1,4 million d’inscriptions à ses 151 « massive open online courses », preuve que la France a rattrapé son retard sur ses voisins, selon le ministère de l’Education.

FUN, qui a mis en ligne ses premiers Mooc début 2014, fédère les initiatives des universités et grandes écoles françaises. Elle souhaitait ainsi combler son retard sur ses voisins, l’Allemagne et l’Angleterre notamment.

Ses modules s’adressent aux amateurs intéressés par une thématique (« Philosophie et mode de vie, de Socrate à Pierre Hadot et Michel Foucault » conçu par l’université Paris ouest, était ainsi proposé au printemps 2015), aux étudiants, aux demandeurs d’emploi et aux salariés pour la formation continue.

Pour le moment, il n’est pas question de formation diplômante mais « un travail est en cours pour que certains Mooc fassent l’objet de certification », a indiqué Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lors d’un point presse mercredi.

Certification ne vaut pas diplôme, d’autant qu’un Mooc représente une seule unité d’enseignement. Autre écueil: comment assurer la surveillance de l’examen donnant droit à la certification?

Le secrétaire d’Etat s’est interrogé sur une éventuelle « Uberisation » du monde universitaire, « si l’on peut obtenir le diplôme d’une grande université étrangère » sans avoir assisté physiquement à ses cours.

« Je crois que l’apprentissage collectif correspond bien aux étudiants », a-t-il ajouté, estimant que le développement des Mooc allait cependant obliger l’enseignement en amphithéâtre à évoluer. « On pourra peut-être suivre le cours en ligne, avant de le suivre à la fac », selon le principe de la pédagogie inversée –l’étudiant découvre le cours sur son ordinateur puis retrouve le professeur pour les exercices et les questions.

Pour le moment, FUN a tenu 212 sessions avec ses 151 Mooc (un Mooc se déroule en général sur plusieurs semaines et commence et finit à une date donnée, se différenciant ainsi des ressources disponibles à tout moment sur internet).

Destinés à la communauté francophone, ces Mooc ont un public dispersés sur plusieurs continents: 17% des auditeurs sont Africains et certains Mooc sont intégrés dans la formation d’universités du Maroc, de Haïti ou du Laos.

Le premier Mooc date de 2008 (un cours d’informatique, au Canada) mais ces sessions en ligne ont pris leur essor en 2012. La plupart des grandes universités américaines réputées proposent des Mooc. Elles délivrent des certificats (sous forme de quizz en ligne), mais pas des diplômes.