Pour favoriser la mixité scolaire et sociale, il faudrait des enseignants plus présents dans les établissements, soutenir l’implantation du privé dans les zones défavorisées ou évaluer les établissements plutôt que les enseignants, prône un rapport parlementaire présenté mardi.
Ce texte a été détaillé mardi par ses rapporteurs, les députés PS Yves Durand et UDI Rudy Salles, devant le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC), qui va demander son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée pour en débattre dans l’hémicycle.
Il faudrait ainsi identifier les établissements « ghetto » et ceux « en voie d’évitement par les bons élèves ou les catégories aisées ou moyennes », préconise-t-il. Des réseaux de chefs d’établissement devraient assurer, en partenariat avec les collectivités locales « le suivi des mixités et la définition de mesures correctrices ».
Il faudrait aussi « développer la culture de l’hétérogénéité dans les établissements, ce qui suppose que les équipes enseignantes changent leur façon de travailler », mais également de contraindre les chefs d’établissement à constituer des classes hétérogènes, lesquelles « sont un facteur de réussite de tous les élèves », a dit M. Durand.
Les rapporteurs ont souhaité « une présence forte des enseignants » dans le secondaire. « Nous avons vu des enseignants de leur propre volonté extrêmement présents, beaucoup plus que leurs heures de service », a indiqué M. Durand. « Là où ça marchait le mieux, le chef d’établissement avait quasiment un rôle de manager », a ajouté M. Salles.
Ils proposent d’attribuer un « bonus mixité » aux établissements privés sous contrat souscrivant à des engagements de promotion de la mixité, prélevés sur les moyens d’autres établissements privés.
Le rapport suggère même de « soutenir financièrement l’implantation des établissements privés dans les quartiers défavorisés par des aides des collectivités locales, à condition » qu’ils « ne +siphonnent+ pas les élèves favorisés des établissements publics voisins ».
Autres propositions: fermer les établissements « ghettos » pour les fusionner avec d’autres structures plus attractives ou en créer de nouvelles, ou encore des regroupements de classes de sixième dans un seul établissement.
Pour contrer le poids de la rumeur, le rapport préconise d’évaluer les établissements au lieu des professeurs. L’inspection devrait ainsi contrôler « la capacité de l’équipe pédagogique à dispenser un enseignement compréhensible par tous les élèves et pas par quelques uns ».
« L’offre d’excellence » devrait être mieux régulée, avec par exemple le maintien dans les collèges évités des classes bilangues (deux langues dès la sixième), qui seront pour la plupart supprimées par la réforme du collège à la rentrée.
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