Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé jeudi au Sénat en avoir « assez » de « ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques » aux attentats du 13 novembre.

« J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé », a déclaré Manuel Valls, en réponse à une question du sénateur PCF du Val-de-Marne Christian Favier.

« La priorité à la jeunesse bien sûr, et c’est celle du gouvernement, mais aucune excuse », a poursuivi M. Valls, interrogé par M. Favier sur les « politiques publiques » que le gouvernement comptait mettre en oeuvre « pour que toute la jeunesse, sans aucune discrimination, ni stigmatisation, puisse reprendre confiance en son avenir ».

Le chef du gouvernement avait déjà affirmé la veille à l’Assemblée qu' »aucune excuse sociale, sociologique et culturelle » ne devait être cherchée au terrorisme.

« Ne donnons pas le sentiment (…) que parce qu’il y aurait des difficultés dans nos quartiers populaires, parce que la jeunesse n’aurait pas d’avenir, qu’on pourrait trouver la moindre excuse et la moindre justification à ce qui s’est passé », a-t-il renchéri jeudi.

« Non! Parce que, sinon, ça voudrait dire qu’un jeune qui est en difficulté, qui a connu l’échec scolaire, qui est par ailleurs d’origine étrangère ou de confession ou de culture musulmanes, ou qui a été converti parce qu’il y a le poids (…) de l’islamisme ou du salafisme dans les quartiers, ce jeune, automatiquement, parce qu’il connaîtrait ces difficultés, irait directement vers la radicalisation », a-t-il développé.

M. Valls a une nouvelle fois appelé l’islam de France à « se lever » et à combattre le salafisme « sur le plan idéologique, sur le plan théologique et sur le plan culturel ».

Samedi, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron avait surpris en affirmant que la société française devait assumer une « part de responsabilité » dans le « terreau » sur lequel le jihadisme a pu prospérer en France.

Après les attentats de janvier, M. Valls avait lui-même dénoncé un « apartheid social, territorial et ethnique » en France et dans ses banlieues. Mais il a soigneusement évité ce terrain depuis les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Interrogée sur les propos de M. Macron jeudi sur France Inter, l’ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains) a estimé « qu’aucune excuse ne (devait) être trouvée au terrorisme », tout en soulignant que cela ne devait pas empêcher de se « poser des questions sur la société, sur deux sujets: les questions de la jeunesse, l’éducation et l’islam de France ».