Plusieurs dizaines de milliers de fleurs polynésiennes ont été déposées autour du monument aux morts de Papeete, dimanche après-midi (lundi matin à Paris), en hommage aux victimes des attentats de Paris, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ils étaient environ un millier de Polynésiens, selon la police, à composer une immense couronne de fleurs, estimée par les organisateurs à environ 1,5 kilomètre de long. Vêtus de bleu, de blanc ou de rouge, ils répondaient à l’initiative d’un collectif citoyen sur les réseaux sociaux.
En début d’après-midi, chacun avait récolté dans son jardin ou dans les vallées tahitiennes des hibiscus, monettes, miri, auti, miki miki, des fleurs de tipanier ou d’ylang-ylang, et bien sûr des tiare, ces fleurs blanches et parfumées emblématiques de la Polynésie.
Assis dans un parking du centre-ville, les Polynésiens ont assemblé leurs fleurs avant de les tenir toutes bout à bout, entre le monument aux morts et le haut-commissariat, le bâtiment qui regroupe les autorités françaises dans cette collectivité française autonome de l’océan Pacifique.
« On a dit au revoir aux morts à la manière polynésienne, avec des fleurs, et si on pouvait aussi dire au revoir à la guerre avec ça, ce serait parfait », a expliqué Taimana Ellacott, qui a eu l’idée de ce rassemblement et l’a diffusée sur Facebook. L’événement était nommé Hei hau : couronne pour la paix, en tahitien.
« On avait demandé à chacun de venir avec un mètre de fleurs, certains sont venus avec 5 mètres : on avait prévu une corde de deux cent mètres pour soutenir l’ensemble… et on a fait plus d’un kilomètre et demi en tout », s’est félicitée Maeva Li, l’une des organisatrices.
Derrière elle, des enfants déposent des bougies, dessinent des coeurs avec les fleurs, ou couronnent les statues du monument aux morts. Ils écrivent aussi « Paris » ou « priez » avec des centaines de pétales rouges ou blancs. Quelques-uns pleurent, beaucoup prient, des musiciens réchauffent un peu l’ambiance.
» Une mort injuste, ça me touche autant en France qu’en Palestine ou à Tahiti. Mais c’est vrai que quand c’est dans notre pays, même si c’est notre pays du bout du monde, c’est encore plus un choc » confie Maihitihere Temarui, un solide quinquagénaire vêtu de blanc et de bleu.
Une minute de silence sera observée lundi dans les établissements scolaires polynésiens, puis devant le haut-commissariat. Le gouvernement local a prévu une messe, lundi à la mi-journée, à la cathédrale de Papeete.
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