Manuel Valls s’est rendu lundi matin dans une école élémentaire du Xe arrondissement de Paris, voisine du lieu d’une des fusillades meurtrières des attentats, en soulignant qu’il « fallait que le cours normal des choses reprenne ».

Le chef du gouvernement, accompagné de la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, est arrivé vers 10H15 à l’école Parmentier, sur l’avenue parisienne du même nom, a constaté un journaliste de l’AFP. Cette école fait partie de la dizaine d’établissements où une cellule psychologique a été ouverte, du fait de leur proximité avec les lieux des attaques.

L’établissement Parmentier se trouve à quelques dizaines de mètres du restaurant Le Petit Cambodge et du bar Le Carillon, où quinze personnes ont trouvé la mort vendredi soir.

Le Premier ministre a salué « un quartier populaire profondément touché » et évoqué « les parents parfois inquiets » de laisser leurs enfants à l’école.

« Il faut à la fois trouver les mots justes qui permettent d’accompagner et, en même temps, il faut que le cours normal des choses reprenne », a déclaré M. Valls à quelques journalistes, après avoir rencontré l’équipe pédagogique.

Une élève a demandé à sa maîtresse: « Maîtresse, c’est quand qu’on travaille? », a raconté M. Valls, comme un signe d’un retour à la normale.

« Il faut que les enfants apprennent, que les enseignants enseignent. Nous sommes venus à la fois soutenir cette équipe (…) et en même temps affirmer le message: nous sommes un peuple debout, un peuple libre qui a subi cet assaut. Et il faut que l’école, qui est aux avant-postes de la République, accomplisse sa mission essentielle », a déclaré le Premier ministre.

Le gouvernement a décidé de maintenir les cours dans les établissements scolaires lundi, après les attentats qui ont fait 129 morts vendredi soir. Mme Vallaud-Belkacem a confirmé que les sorties scolaires « occasionnelles » et les voyages scolaires seraient suspendus jusqu’au 22 novembre au moins.

« Il faut protéger bien sûr ces élèves, on ne dit pas la même vérité à un adulte qu’à un élève. Mais ils doivent comprendre qu’on a tué. Chaque enseignant sait parfaitement quels sont les mots qu’il faut trouver, les attitudes nécessaires qui s’imposent pour accompagner les enfants », a souligné M. Valls.

Les enfants « n’arrivent pas à s’appuyer sur des valeurs », contrairement à la série d’attaques de janvier, « où les valeurs de la République avaient été atteintes », lui avait expliqué auparavant une psychologue qui intervient dans cette école.

« L’émotion des élèves m’a un peu submergée », a dit, visiblement encore très remuée, une enseignante lors de la rencontre avec M. Valls.

Une quinzaine d’écoles et une dizaine de collèges et de lycées de l’académie de Paris bénéficiaient ce lundi d’une cellule d’accompagnement psychologique. Ces établissements sont principalement situés dans les Xe et XIe arrondissements de Paris, où se sont déroulés les attentats vendredi soir, a indiqué à l’AFP le rectorat de Paris.