« Les élèves vont avoir besoin de parler » lundi à la reprise des cours après les attentats survenus en région parisienne vendredi, a estimé sur France Inter Najat Vallaud-Belkacem, qui a demandé aux enseignants d’organiser un temps d’échange avant la minute de silence prévue à midi.
La ministre de l’Education nationale a indiqué dans une lettre aux enseignants que la minute de silence « doit être précédée d’un temps d’échange, parce qu’il ne faut pas l’aborder de manière sèche ».
Les attentats de vendredi « sont d’une ampleur encore plus massive, encore plus aveugle que ceux de janvier », a-t-elle souligné. « Je pense que c’est surtout l’effroi et la peur qui vont s’exprimer chez les élèves », c’est pourquoi « il faut échanger, recueillir leur parole, les aider à verbaliser leurs émotions avant de procéder à la minute de silence ».
« C’est évidemment important que l’école soit associée à ce moment de recueillement » pour « rendre hommage aux victimes ». Elle a écrit aux enseignants que ce moment « doit être adapté à l’âge des enfants ».
« Des enfants de quatre ans, ce n’est peut-être pas en se taisant complètement raides pendant une minute qu’on leur fait le mieux comprendre la gravité de ce qui s’est passé, peut-être que c’est en dessinant en silence ou d’autre formes, que je laisse le soin » aux équipes de choisir.
La ministre a rappelé que la communauté éducative et universitaire a « payé un lourd tribut » avec des enseignants et étudiants parmi les victimes.
Des cellules médico-psychologiques sont déployées, « en particulier dans tous les établissements proches des attentats, mais même partout ailleurs en France sur la demande des chefs d’établissement », a-t-elle indiqué, soulignant que « les enseignants ne sont pas seuls ». Des psychologues, médecins, assistantes sociales « seront à leur côté si besoin pour prendre en charge les cas de post-traumatismes les plus importants, et je crains qu’il y en ait, y compris ailleurs qu’en Ile-de-France ».
C’est « un moment terrible » et les enseignants « doivent être forts devant les élèves », a-t-elle dit. « On ne se sent jamais tout à fait prêts dans ce genre de situation, merci à eux d’être là ».
Il faut « rassurer » les élèves, « préciser que les attentats ont été circonscrits à un lieu, à moment, que l’on est à l’abri à l’école ». La ministre a souligné que « le plan Vigipirate alerte attentat est « déclenché aux alentours des écoles en particulier ».
« Nous devons (…) vivre avec le danger terroriste ». Cela « ne veut pas dire qu’il faille vivre avec la peur », mais « avec la conviction que la liberté est une chose qui se défend, que ce n’est pas un acquis pour l’éternité », a-t-elle estimé.
Entre les attentats de janvier et ceux de vendredi », « les trois mots de notre devise républicaine » ont été « frappés ». « Nous devons apprendre à défendre cette devise républicaine, ce mode de vie, et donc à reprendre la vie. Voilà, c’est ce que nous faisons en rouvrant les écoles ».
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