Le dossier de la réforme du collège, prévue pour la rentrée 2016, n’est pas clos, a réitéré jeudi l’intersyndicale des opposants, assurant que le mécontentement ira crescendo quand les enseignants découvriront les dotations en heures de classe de leur établissement pour l’année prochaine.

Une « semaine d’action » à partir du 23 novembre a été décidée: réunions publiques et distribution de cartes-pétitions destinées au président de la République, dépôt de préavis tous les jours pour ceux qui souhaiteraient se mettre en grève localement, a indiqué Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, aux côtés des dirigeants des autres syndicats opposés à la réforme (FO, Snalc, CGT, SUD…).

Ces organisations, mobilisées depuis le printemps contre la réforme, ont rassemblé 80% des voix aux élections professionnelles, a-t-elle rappelé.

« La détermination des collègues est entière, contrairement à ce qu’on peut entendre sur un affaiblissement de la contestation », a-t-elle ajouté.

La mobilisation « va s’amplifier » quand les enseignants prendront connaissance en janvier-février des dotations horaires de leur établissement pour l’année prochaine, a renchéri François Portzer, président du Snalc, affirmant qu’ils vont alors appréhender les conséquences concrètes pour leur emploi du temps et leur discipline. « On attend un peu de voir ce que les collègues vont dire pour déclencher la suite du mouvement. »

L’intersyndicale veut certes l’abrogation de la réforme, mais « évidemment nous n’avons pas tous le même projet pour le collège », a précisé un représentant de la CGT.

Les formations des personnels à la réforme organisées par les académies contribuent aussi à l’exaspération, selon les opposants, qui ont critiqué des séances destinées « à vanter les bienfaits de la réforme », sans apporter de réponse aux questions des enseignants. Ils ont contesté qu’elles puissent se dérouler hors de leur temps de service.

D’après le ministère, 34.660 personnes avaient été formées à la réforme du collège à la fin des vacances de la Toussaint, dont 20.300 enseignants, parmi lesquels 6.200 volontaires pendant les congés. D’autres formations sont programmées avec des modalités variables selon les académies.

Martine Verdonck, responsable Sud dans l’enseignement privé -où les enseignants n’ont pas la sécurité de l’emploi- a exprimé ses craintes de baisse des horaires et donc de postes en technologie, langues anciennes, langues vivantes II et langues régionales.