Le directeur d’école de Cadaujac (Gironde), en possession de « plus de 60.000 fichiers » informatiques avec des images pédo-pornographiques, a été mis en examen et incarcéré vendredi, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Hospitalisé à la suite d’une tentative de suicide, il n’avait pu être entendu que partiellement.

Mais « le mandat d’amener a été exécuté », après « la mise en examen » du suspect, a indiqué à l’AFP un porte-parole du Parquet.

Une information judiciaire avait été ouverte contre cet enseignant de 45 ans pour « captation et diffusion » sur réseau social d’images à caractère pornographique présentant des mineurs de (moins de) 15 ans, ainsi que pour « violences avec préméditation » n’entraînant pas incapacité. Ce qualificatif est lié aux images prises à l’insu des enfants, mais n’implique pas de violences physiques.

« Plus de 60.000 fichiers » contenant des images ou photos pédo-pornographiques ont été saisis. Mais sur la base des premières images exploitées, « aucune » victime n’a pour l’heure été identifiée, et il n’est pas clairement établi « si les images ont été importées ou réalisées par l’intéressé », avait précisé vendredi devant la presse le procureur de la République à Bordeaux Marie-Madeleine Alliot.

Des photos font apparaître « des jeunes garçons parfois impliqués dans des scènes à caractère sexuel ». Et l’enseignant est soupçonné d’avoir réalisé lui-même de petits films d’enfants nus, selon Mme Alliot.

Le travail d’analyse de la totalité des fichiers va être « considérable », avait souligné le magistrate. Aucune plainte de famille n’a encore été déposée.

Célibataire, enseignant depuis 1995, le suspect n’avait aucun antécédent judiciaire et n’avait jamais fait l’objet de plainte ou procédure administrative dans les établissements qu’il a fréquentés, ni à Cadaujac depuis 2013, ni avant. Il n’est pas établi qu’il ait commis les faits reprochés dans le cadre de ses fonctions.

L’enseignant a été suspendu le 2 novembre par l’Education nationale. Il avait fait une tentative de suicide, lors de son interpellation le 27 octobre.