
Union des Professeurs de Physique-Chimie
Pour cette rentrée scolaire 2015, quels sont les projets de l’UdPPC ?
L’actualité est à la réforme du collège, tant celle de ses structures que de ses programmes. L’UdPPC accompagne les enseignants de physique-chimie par ses publications ou par des journées qu’elle organise au niveau national ou au niveau académique.
Quant au second cycle, nous continuons à intervenir pour améliorer les conditions de l’enseignement de la physique-chimie en lycée.
Dans une lettre ouverte à l’inspection générale de l’Éducation nationale, vous avez dénoncé les intitulés de l’épreuve du Bac S de physique-chimie 2015 trop difficiles et inadaptés au niveau des candidats. Les programmes doivent-ils donc être repensés ?
Oui, notre association a dénoncé depuis 2010 le manque de cohérence de ces programmes, en particulier entre la 1re S et la terminale S. Il y a une inadéquation entre le contenu des programmes et la nature de la dernière épreuve : les professeurs ne peuvent pas à la fois traiter le programme officiel et préparer leurs élèves à une épreuve du type juin 2015.
À court terme, il faut que le sujet du bac soit mieux cadré et plus progressif ; à moyen terme, nous souhaitons une réécriture des programmes.
Un « courrier rectificatif » modifiant le barème de l’épreuve du Bac a été envoyé aux correcteurs par la direction générale de l’enseignement scolaire. Comment avez-vous réagi face à ce changement ?
C’est la seconde année que les collègues reçoivent un barème rectifié en cours de correction. Comme il n’est pas possible de noter la copie au-delà de 20, des points attribués initialement aux questions longues ou difficiles ont été reportés sur les questions les plus faciles. Ce n’est satisfaisant pour personne car, si en moyenne cela a permis de remonter les notes, de bons élèves ayant passé du temps à traiter les questions les plus longues ont été désavantagés.
Doit-on accorder plus d’heure de cours de physique-chimie dans l’emploi du temps des élèves ?
Oui. La réforme Chatel (mise en place en seconde à la rentrée 2010) a supprimé une demi-heure de physique-chimie en seconde et 1h30 en 1re S (⅓ de l’horaire !), sans compensation en terminale. Dans une filière dite scientifique, la physique-chimie a, en 1re S, le même horaire que les enseignements facultatifs offerts en option aux élèves !
Cette diminution horaire et des programmes qui n’aident pas les élèves à construire leurs connaissances et leurs compétences sont les deux causes de la situation à laquelle nous avons abouti en juin dernier.
La physique-chimie est-elle frappée par une crise du recrutement ?
Si vous parlez du recrutement des enseignants, la réponse est non. Nous ne sommes pas dans la situation des mathématiques. Il faut toutefois noter que le nombre de candidats aux concours de recrutement se maintient grâce à un certain nombre de reconversions vers le métier d’enseignant au détriment d’étudiants en formation initiale. En revanche, au niveau de l’attractivité de la discipline, le nombre de premiers vœux en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) pour la filière dans laquelle la physique et la chimie sont les disciplines de spécialité a diminué de 13% depuis la réforme.
Que pensez-vous de la formation continue des professeurs de physique-chimie ?
Il y a une baisse quantitative et qualitative. La diminution des crédits oblige le ministère à réserver ses formations aux réformes en cours. Lors de la réforme Chatel, les professeurs des filières technologiques ont été oubliés et les formations en série générale ont majoritairement consisté à convoquer un professeur par établissement à qui on a présenté un PowerPoint vantant les mérites de la réforme, sans aucun contenu pédagogique, charge à cet enseignant de rapporter la bonne parole dans son établissement. Les formations pour les professeurs de collège qui ont eu lieu tout récemment prennent la même direction et n’apportent aucune réponse aux collègues qui souhaitent savoir quelles modalités vont permettre d’organiser les nouveaux enseignements.
L’UdPPC déplore que le ministère ne se donne pas les moyens d’une politique de formation ambitieuse pour les professeurs.
Tout à fait d’accord. Cela correspond à ce que j’écris sur la réforme Chatel depuis qu’elle a été annoncée.
La transmission des savoirs et des applications en physique chimie est indispensable dans la compréhension du monde qui nous entoure et participe à l’élaboration d’une culture scientifique. Les bases apportées facilitent le travail des professeurs de mathématiques, SVT et technologie.
La difficulté du programme de physique chimie nous impose de faire des choix parfois déchirants. De plus, les étudiants en sciences, en santé… sont lucides et réclament aussi plus de physique chimie dans la filière S.