Amédy Coulibaly, le tueur d’une policière municipale le 8 janvier à Montrouge, « se rendait ce matin-là à l’école juive » de cette commune pour commettre son attentat, a estimé mercredi le représentant de la communauté juive des Hauts-de-Seine, Elie Korchia.

« A l’époque, nous n’avons pas eu tous les renseignements. Nul doute, pour nous, que ce matin-là ce terroriste armé d’une Kalachnikov se rendait à l’école juive de Montrouge », a expliqué le responsable religieux lors d’une soirée de gala des communautés juives départementales à Boulogne-Billancourt.

Le 8 janvier, au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, deux agents de la mairie de Montrouge et deux policiers municipaux avaient été appelés sur un banal accident de la circulation, à proximité d’une école juive.

Amédy Coulibaly avait alors surgi et abattu l’un des policiers municipaux, Clarissa Jean-Philippe. Le lendemain, il prenait en otages les clients d’un supermarché cacher à Paris, tuait quatre d’entre eux avant d’être abattu par la police.

Les trois survivants de l’assassinat de Montrouge étaient présents, mercredi soir, à la soirée de gala communautaire mais n’ont pas souhaité prendre la parole.

« Ils ont vu leur collègue policier tomber. L’un d’entre eux a pris une balle au visage. L’autre s’est livré à un violent combat pour désarmer Coulibaly. Ce sont des héros qui ont fait preuve de courage », a salué M. Korchia devant 600 invités, dont de nombreuses personnalités politiques et religieuses.

Les trois survivants avaient été décorés fin octobre par le préfet des Hauts-de-Seine.

« On comprend que si on réagit pas on va mourir. Je me suis dit: il ne faut pas que je tombe par terre », avait à l’époque raconté à l’AFP l’un d’entre eux.

Son collègue avait pour sa part expliqué que « Coulibaly avait retourné sa Kalachnikov sur nous ».

« Le seul moyen de survivre, c’est de lui sauter dessus comme une sangsue. Ca a duré longtemps. J’ai arraché sa cagoule, j’ai tenté de le frapper. La seule phrase qu’il a prononcée, c’est: +Tu veux jouer, tu vas crever+ », avait encore rapporté cet agent municipal.

Le directeur de l’école juive épargnée a assuré que désormais, « tous les jours, dans cette école, il y a des prières qui sont faites pour la policière municipale Clarissa Jean-Philippe, parce qu’elle a très certainement sauvé la vie de dizaines d’enfants ».