L’Assemblée nationale a approuvé mercredi le budget de la mission action extérieure de l’Etat, sans augmenter le budget de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), en baisse pour la troisième année consécutive, au grand dam de certains députés élus à l’étranger.

L’AEFE gère, homologue, ou passe des conventions avec les établissements d’enseignement français à l’étranger. Son réseau comporte 481 établissements dans 131 pays et accueille plus de 316.000 élèves, dont plus d’un tiers de Français.

Selon le projet de budget de l’Etat, examiné en première lecture, elle voit sa subvention passer de 408 millions d’euros en 2015 à 394,4 millions en 2016, soit une baisse de 3,4%.

Plusieurs députés des Français de l’étranger ont tenté en vain de faire voter des amendements augmentant ce budget.

« On est à l’opposé du discours que l’éducation est une priorité », a déploré le député Les Républicains Thierry Mariani.

Pour l’écologiste Sergio Coronado, « ce budget n’est pas acceptable, il ne permet pas à l’enseignement du français de se projeter l’avenir »

« Il n’y a aucune raison d’établir une distinction entre la jeunesse dans l’Hexagone et ceux qui vivent à l’étranger. Cette baisse du budget pénalise les familles à l’heure où les coûts de scolarité explosent », a-t-il ajouté.

Pour le secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger Matthias Fekl, il y a « bien sûr » une baisse de la subvention, mais celle-ci « peut être absorbée sans qu’il y ait de hausse des frais de scolarité ». Le gouvernement est « particulièrement attentif à ce que l’offre scolaire à l’étranger puisse rester d’une grande qualité comme aujourd’hui », a-t-il aussi assuré.

Cette diminution du budget de l’AEFE a notamment été l’une des raisons invoquées par les groupes UDI et LR pour voter contre les crédits de la mission Action extérieure de l’Etat.

En 2016, cette mission disposera d’un budget de 3,198 milliards d’euros, en hausse de 241 millions d’euros, soit 8,16%.

Mais, selon le rapporteur Pascal Terrasse (PS), cette hausse est trompeuse car elle inclut 139,3 millions d’euros de crédits au titre de la COP21, ainsi que « la compensation de la dépréciation de l’euro qui renchérit les contributions obligatoires, libellées en devises, à des organisations internationales et aux opérations de maintien de la paix (OMP) ».

« Hors COP21 et hors effets de change sur les dépenses obligatoires, les crédits de la mission sont en recul », constate-t-il dans son rapport.