Jacques Bompard, député Ligue du Sud du Vaucluse, et Jean-Claude Martinez, tous deux anciens hauts dirigeants du FN, ont annoncé mardi à l’AFP avoir déposé leurs listes pour les régionales en Paca et Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, qui concurrenceront celles de Marion Maréchal-Le Pen et de Louis Aliot.

Le maire d’Orange a indiqué à l’AFP que sa liste serait déposée d’ici jeudi.

Lydia Schénardi, ex-eurodéputée FN et Laurent Comas, conseiller régional FN sortant, mèneront notamment les listes dans les Alpes-Maritimes et dans les Bouches-du-Rhône, en dissidents du FN après la rupture entre Jean-Marie Le Pen et la direction du parti d’extrême droite.

M. Bompard a reconnu avoir saisi cette « porte ouverte » afin de « diffuser ses idées ». Il ne voit pas de différence sur ce sujet avec le FN mais se dit « inquiet par le désespoir qui suivrait l’arrivée (de ce parti) au pouvoir », car il veut « le pouvoir pour le pouvoir, pas pour servir ».

Ce partisan de l’union des droites s’est dit toutefois « toujours » prêt à des discussions de second tour avec centristes, Républicains et FN.

Si ses listes réunissent moins de 5%, ce qui est fort probable d’après les enquêtes d’opinion, M. Bompard indique qu’il « réfléchira » avec ses colistiers, penchant pour « laisser la liberté de vote » aux électeurs.

M. Martinez a de son côté confirmé à l’AFP avoir déposé sa liste lundi. Y figurent, selon lui, d’anciens responsables frontistes locaux, des membres du Parti chrétien-démocrate mais aussi des personnes de la société civile.

La préfecture de Toulouse a indiqué ne pas pouvoir commenter ce dépôt « tant que les candidatures n’ont pas été validées ».

M. Martinez, ancien vice-président du FN suspendu fin 2008, est régulièrement candidat aux élections dans le Sud-Ouest. Il était par exemple aux européennes 2014 allié à Christine Boutin, avec des listes « Force vie » (0,84%).

M. Martinez était entré en dissidence avec le FN pour les européennes de juin 2009, s’opposant à Marine Le Pen dans la course à la succession à la tête du parti.

Sa liste « Force France Sud », « pas d’extrême droite », est comme celle de M. Bompard « soutenue par la +maison Bleu blanc rouge+ », une marque que M. Martinez dit avoir déposée en appui à la proposition de Jean-Marie Le Pen début septembre de lancer un « Rassemblement bleu blanc rouge ».

L’ex-frontiste, ardent promoteur au niveau national de la suppression de l’impôt sur le revenu, se félicite d’être le seul « à présenter un programme en 127 mesures » regroupées autour de neuf « audaces », démocratique, agricole, du futur, méditerranéenne, sanitaire, économique, humaine, culturelle et sportive.

« J’y vais parce qu’on ne peut pas laisser le pouvoir à des gens qui n’ont rien à dire », dit-il encore.

Pour qualifier la différence entre son programme et celui de Louis Aliot, avec qui les relations sont fraîches, M. Martinez a évoqué le fossé « entre l’école maternelle et Polytechnique ».