© ÉducationFrance - Capture d'écran Dailymotion

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Quelques jours avant la première journée nationale « Non au harcèlement » du 5 novembre, une vidéo suscite l’indignation du corps enseignant. Il s’agit du nouveau clip de sensibilisation contre le harcèlement scolaire, réalisé par la journaliste Mélissa Theuriau, en partenariat avec Walt Disney. Cette vidéo met en scène un élève qui subit les quolibets de sa classe, devant une enseignante qui tourne le dos à cette violence.

Une vidéo « hors-sujet « 

Considérant qu’elle porte atteinte à l’image des enseignants, plusieurs syndicats ont demandé au ministère de l’Education nationale de retirer cette vidéo, qui doit être diffusée à la télévision le 5 novembre. Selon le secrétaire général du SNUipp-FSU Sébastien Sihr, cette vidéo est hors-sujet et méprisante pour les enseignants. Le secrétaire général du syndicat SNPI-FSU Paul Devin a également déclaré sur son blog que ce clip était un « acte de mépris pour les enseignants et pour les élèves victimes », rappelant que le harcèlement « n’est pas la conséquence d’un dysfonctionnement des classes, d’un désintérêt des enseignants pour leurs élèves ». La Société des agrégés déplore « un clip donnant une vision odieusement caricaturée des professeurs ».  Le Sgen-CFDT dénonce cette vidéo où l’on montre « une enseignante pédagogiquement caricaturale, hurlant et ignorant ses élèves ». Le Snalc quant à lui fustige « une mise en scène peu nuancée de ce grave problème très mal reçue par les personnels ».

Un « mépris » envers la profession

Les enseignants ont également exprimé leur indignation face à cette vidéo. C’est le cas de Françoise Cahen, qui explique sur son blog : «Quand je vois ça, je sens tout le mépris qu’il contient envers ma profession, et ça m’afflige complètement. La leçon de ce clip, destinée à la population: si vos enfants se font harceler en milieu scolaire, c’est bien sûr à cause de leur maîtresse, cette débile mentale qui ignore ses élèves, et même qui contribue activement à leur harcèlement (…). Je peux vous dire que lorsque mes collègues ou moi-même suspectons un cas de harcèlement, nous faisons tout notre possible pour stopper les choses». La première journée nationale « Non au harcèlement » du 5 novembre se profile dans un climat tendu.


Campagne Non Au Harcèlement – Le harcèlement… par EducationFrance