L’Assemblée nationale a validé mercredi soir le projet de budget de l’enseignement scolaire pour 2016, qui s’élève à 48 milliards d’euros et représente le premier budget du pays.

Les crédits de cette mission (hors contributions directes de l’État aux retraites des fonctionnaires), qui sont en hausse de 500 millions d’euros du fait de son caractère prioritaire pour le gouvernement, financent la scolarisation de plus de 12 millions d’élèves, de la maternelle au lycée.

Les socialistes, radicaux de gauche et écologistes ont voté pour cet « ambitieux budget », selon le qualificatif de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, tandis que le Front de gauche s’est abstenu, le jugeant « loin du compte ».

Les députés Les Républicains et UDI ont voté contre, estimant que l’importance des crédits alloués n’était pas un « garantie » de « qualité », et réclamant des payes en hausse pour les enseignants.

Le député PS et ancien ministre de l’Education nationale Benoît Hamon, qui avait annoncé un amendement pour augmenter la rémunération des professeurs des écoles en baissant celle des professeurs de classes préparatoires, n’était pas présent dans l’hémicycle.

L’enseignement scolaire, qui couvre l’enseignement général, technique, professionnel et agricole, public et privé, emploie près de la moitié des agents de l’État (soit 1,002 million d’emplois en équivalent temps plein).

En 2016, 8.701 postes doivent être créés principalement dans l’enseignement primaire, complétés par 2.150 postes d’assistants d’éducation (agents non titulaires embauchés pour six ans maximum).

« La suppression de 80.000 postes de l’Education nationale lors du quinquennat précédent a affaibli l’école de la République et créé de nombreux dysfonctionnements », a assuré la ministre, vantant les 60.000 postes supplémentaires promis par François Hollande durant son mandat pour l’Education nationale et le supérieur, qui « seront bel et bien créés d’ici 2017 ».

Le budget 2016 doit notamment permettre la mise en place de la réforme des collèges à la prochaine rentrée, avec à la clé des formations et une refonte des programmes. L’opposition n’a pas manqué de revenir à la charge contre cette réforme, en particulier contre la disparition d’une grande partie des classes bilangues.

Marie-George Buffet pour le Front de gauche s’est aussi dite inquiète « quant à la mise en application de cette réforme (du collège) qui, faute de moyens, risque dans les faits d’accroître les inégalités scolaires ».