L’étude du latin au collège est plus fréquemment choisie par les filles, les enfants de milieu aisé et les bons élèves, selon une étude publiée mardi par le ministère de l’Education.
L’option latin, proposée à partir de la cinquième, va disparaître avec la réforme du collège qui entrera en vigueur à la rentrée 2016. A la place est prévu un Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « langues et cultures de l’Antiquité » et un « enseignement de complément ». Cette perspective a suscité une fronde d’associations de professeurs de langues anciennes qui craignent que leur discipline soit réduite à la portion congrue. Le ministère estime au contraire que cet enseignement devrait concerner davantage de collégiens.
La DEPP, direction statistique du ministère, a suivi le parcours d’un panel de 35.000 élèves entrés en sixième en 2007: 23% ont commencé le latin en cinquième, proportion qui monte à 53% parmi les meilleurs élèves, mais chute à 4% parmi les plus faibles.
L’étude de la langue de Cicéron concerne 44% des enfants d’enseignants et 39% des enfants de cadres, mais seulement 15% des enfants d’ouvriers. « A résultats scolaires identiques, l’étude du latin est plus fréquente pour les catégories les plus aisées », selon l’étude.
L’option latin est aussi plus fréquente chez les filles (26%) que chez les garçons (21%).
Le latin est moins étudié en éducation prioritaire (18% des élèves de cinquième) que dans les autres collèges (25%). Mais « à milieu social et niveau scolaire identique », les élèves « choisissent plus souvent le latin lorsqu’ils sont scolarisés en éducation prioritaire », relève l’étude, évoquant de possibles stratégies de familles favorisées pour « protéger » le parcours de leur enfant dans les établissements difficiles.
Ensuite, près de 20% des élèves qui avaient commencé le latin l’abandonnent en quatrième. Un autre pic d’abandon intervient en seconde: seuls 20% de ceux qui avaient commencé continuent.
Un enfant d’ouvrier non latiniste n’a que 5% de chances d’être en terminale S, contre une probabilité proche de 50% pour un enfant latiniste de cadre ou d’enseignant.
Parmi les lycéens candidats au bac général en 2014 sans retard scolaire, ceux qui ont continué le latin sont ceux qui obtiennent le plus souvent des mentions bien ou très bien.
« Toute interprétation hâtive sur les effets du latin dans la réussite des élèves est erronée si elle ne prend pas en compte les profondes différences sociales et scolaires » entre les élèves qui choisissent ou pas d’étudier le latin, prévient la DEPP.
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