UNSS

Laurent Petrynka

Qu’est-ce que l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) et comment est-elle née ?

Créée le 15 décembre 1977 sous le régime de la loi du 1er juillet 1901 relative aux contrats d’association, l’UNSS, fédération du sport scolaire du second degré, succède à l’Association Sportive Scolaire et Universitaire (ASSU). L’État, par un décret du 13 Mars 1986, a confié à l’Union Nationale du Sport Scolaire la responsabilité de gérer et de promouvoir le sport scolaire.

Multisports, elle est ouverte à tous les jeunes collégiens et lycéens scolarisés. Sous la responsabilité du ministère de l’Education nationale, l’UNSS rassemble 9500 association sportives présidées par les chefs d’établissement. Elle est présente sur tout le territoire français y compris les DOM-TOM. Avec 1.050.000 licenciés, l’UNSS est la troisième instance sportive en nombre d’adhérents. Sa mission est ainsi de transmettre des valeurs éducatives et humanistes tout en favorisant l’épanouissement des élèves et leur réussite scolaire et sociale.

L’année 2015-2016 sera marquée par l’organisation en France de grands événements sportifs. A cette occasion, la ministre de l’Education nationale a souhaité lancer « l’Année du sport de l’école à l’université ». Quels sont les dispositifs mis en place par l’UNSS dans le cadre de cette opération ?

Notre responsabilité est d’accompagner l’engouement de ces grands rendez-vous en proposant de la pratique sportive pour les jeunes. Pour cela, nous proposons des compétitions et des rencontres dans le sport liées avec l’événement concerné. Nous avons commencé avec l’Euro de Basket en organisant des tournois. Pour l’Euro 2016  de Football, nous avons prévu, une semaine avant le coup d’envoi de la compétition, d’organiser un grand Euro scolaire regroupant 32 pays qui viendront s’affronter. Notre ambition est d’attirer davantage de jeunes dans la pratique sportive, et ainsi d’augmenter les effectifs dans la discipline concernée par l’événement.

Quels sont les objectifs et grands rendez-vous de l’UNSS pour l’année scolaire 2015-2016 ?

Cette année, notre grand objectif est de continuer à progresser en termes d’effectifs. Pour nous, un élève adhérant à l’UNSS est un élève qui réussit scolairement, en bonne santé, et non violent.

Nous devons également profiter de ces grands événements sportifs pour installer des dispositifs particuliers. Outre les compétitions organisées autour du basket et de l’Euro, nous comptons mettre en place des actions pour les filles. En janvier, par exemple, nous organisons un cross national à Nantes pour favoriser la pratique sportive féminine. Un mois avant, en décembre, nous serons présents à la journée du handicap pour organiser des rencontres sportifs entre jeunes valides et jeunes en situation de handicap lors d’un championnat de France de « sports partagés ».

L’UNSS lutte également contre la violence et notamment à travers le prix éthique qui encourage la réalisation d’actions exemplaires par les jeunes collégiens au cours de l’année scolaire.

L’UNSS s’engage fortement pour le développement de la pratique sportive féminine. Avec 40% de licenciés filles, l’UNSS représente la quatrième fédération féminine de France. Pourquoi accordez-vous autant d’importance à la pratique féminine et quelles sont vos perspectives pour en attirer davantage ?

J’ai décrit l’UNSS comme le sport pour tous et le sport pour les meilleurs (avec la participation aux championnats du monde). Il n’y a pas d’opposition entre le sport d’élite et le sport de la masse. Lorsqu’on s’intéresse au sport pour tous, on regarde où sont les publics les plus éloignés du sport. En France, ce sont les catégories sociales défavorisées, nous avons donc décidé de diviser le prix d’adhésion par deux pour ces publics-là. Il y a également les publics en situation de handicap et les filles. Dans le système éducatif, nous comptons 50% de filles. Or, elles ne sont que 40% à l’UNSS. Notre responsabilité est ainsi de combler ce trou de 10%. Pour cela, nous obligeons la mixité dans plus de 15 sports à l’UNSS. Par ailleurs, nous formons aussi les professeurs d’EPS dans les académies. Par exemple, nous avons des stages de formation en rugby et l’accent est très clair : « comment aborder le rugby pour les filles ? ».
En janvier, l’UNSS propose aussi un forum « sport, fille et mixité » où nous sollicitons des experts et des jeunes pour débattre des sujets de fond pendant les 24 heures du sport féminin.

Proposez-vous des formations ou des outils pédagogiques pour aider les professeurs et les élèves à développer au mieux leur pratique sportive ?

Nous avons 32.000 professeurs qui animent l’UNSS le mercredi après-midi. Chaque année, il y a 3.300 enseignants formés par l’UNSS dans différents sports et secteurs. Depuis quelque temps, nous avons aussi orienté nos formations sur les filles. Par exemple, avec la Fédération française de football, nous avons monté un stage dans 26 académies de France avec l’opération Football des princesses appelé aujourd’hui Mon Euro 2016. Outre les formations sur le foot et le rugby,  nous organisons des formations sur le handicap.

Pour les élèves, nous avons un grand sujet de formation intitulé « les jeunes officiels vers une génération responsable ». Nous formons 160.000 jeunes officiels par an. Ces derniers ont plusieurs rôles : arbitres, organisateurs, reporters, traducteurs…

Quel message souhaitez-vous faire passer aux jeunes et aux enseignants ?

J’entends trop souvent que le sport est positif uniquement lorsqu’il est relayé en activité secondaire. Alors que pour moi, il faut absolument pratiquer un sport ! Avoir une activité sportive permet trois gros avantages : cela rend intelligent, maintient notre santé, et permet d’avoir un bon comportement (à l’école ou à l’extérieur). Donc un conseil, faites du sport !