A peine annoncée, l’expérimentation sur la refonte de la carte scolaire est déjà sujette à polémique.

Pas une solution au contournement de la carte scolaire

Pour Camille Bedin, conseillère départementale dans les Hauts-de-Seine « ça ne va pas marcher ». La délégué nationale Les Républicains l’expliquait ce matin sur Europe 1 : « Vous allez prendre 3 collèges dans une zone difficile […]. Deux vont être ‘tabous’, c’est-à-dire que les parents ne veulent pas y aller, et un va être correct. Vous allez les mettre dans la même zone et dire aux enfants qui vont dans le collège correct, ‘maintenant tu vas dans le collège qui a mauvaise réputation’. Que vont faire les parents ? Ils vont contourner encore une fois la carte scolaire », a-t-elle déploré.

Stéphane Troussel, président socialiste du conseil général de Seine-Saint-Denis, l’un des départements « pilotes » de l’expérimentation, participait également au débat. S’il voit ce redécoupage comme un moyen éventuel d’améliorer la situation actuelle, il espère toutefois obtenir de la part du ministère des garanties concernant les moyens accordés aux établissements les moins attractifs, en terme d’offre de langues étrangères ou d’équipement numérique, par exemple. Il faut que « les familles de catégories plus favorisées aient envie d’y mettre leurs enfants », a-t-il affirmé.

Des quotas dans les grandes écoles plutôt qu’une refonte

Rodrigo Arenas, président FCPE du département, n’est quant à lui « pas contre l’initiative de Madame Najat Vallaud-Belkacem », mais a émis « de sérieux doutes quant au plan d’action ». Dans un article publié lundi sur le Plus, il a jugé « préférable d’instaurer des quotas au sein des grandes écoles », plutôt qu’une réforme de la carte scolaire. Selon lui, 30% des places devraient être dédiées aux meilleurs bacheliers issus de zone d’éducation prioritaire ».