La fin du menu de substitution au porc est entrée en application jeudi midi dans les cantines de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), tandis que la justice se penchera à nouveau lundi sur l’affaire.

Depuis la suppression par la municipalité, à la rentrée, des menus de substitution au porc dans les restaurants scolaires, le repas des enfants en comportait pour la première fois ce jeudi midi avec une tranche de jambon en entrée.

Selon le maire Les Républicains Gilles Platret, « 1.940 enfants » ont été accueillis en milieu de journée dans les cantines de la commune, qui distribuent habituellement « entre 1.900 et 2.100 » repas. « Il n’y a pas eu moins d’enfants qu’une journée ordinaire. »

Conscient que la mesure « ne fait pas l’unanimité » parmi ses administrés, M. Platret a toutefois plaidé que sa décision allait « aboutir à quelques chose de moins stigmatisant qu’avant: la fin du fichage confessionnel et la fin du regroupement des enfants par pratiques alimentaires ».

De son côté, le président de la fédération départementale de parents d’élèves FCPE de Saône-et-Loire, Frédéric Colas, a déclaré qu' »après une étude sur 3.000 familles, 40 à 50 se sont senties concernées ». « Certaines familles qui ne mangent que halal ou cacher ne mettaient déjà pas leurs enfants à la cantine les jours où du porc était servi », a-t-il dit, précisant que ces familles ne souhaitaient pas « faire trop de vagues ».

« Pour nous, le problème majeur, c’est le manque de diversité des menus. Le problème du cochon, c’est du politique », a-t-il ajouté.

La mairie de Chalon-sur-Saône est appelée lundi à comparaître de nouveau devant le tribunal administratif de Dijon, après un nouveau recours en référé introduit par la Ligue de défense judiciaire des musulmans, association présidée par l’avocat Karim Achoui.

M. Platret a dit aborder cette audience « avec une certaine confiance », affirmant être « totalement dans les clous de la loi et de la jurisprudence ».

La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait intenté un premier recours en référé-suspension durant l’été, dénonçant une atteinte du « droit au respect de la liberté de culte et de conscience » des enfants. Le tribunal administratif avait alors débouté l’association au motif que la condition d’urgence n’était « pas remplie », aucun repas contenant du porc ne devant être servi avant le 15 octobre.