Clarifier les objectifs du stage de troisième, cette semaine de découverte du milieu professionnel qu’effectuent tous les élèves en dernière année du collège, mieux informer les entreprises, inciter les établissements à étaler les stages sur l’année, telles sont les propositions d’une instance du ministère.

Obligatoire depuis 2005, « le stage de 3ème » (qui se fait en seconde dans certains établissements) envoie chaque année entre 650.000 et 700.000 jeunes découvrir le monde professionnel: en entreprise, dans des administrations publiques, ou au sein d’associations. C’est aux élèves de trouver leur stage.

Le principe est salué par plus de 84% des élèves, quatre parents sur cinq, 97% des entreprises et 96% des « référents scolaires » (enseignants), selon une enquête réalisée en 2013-2014 par les Chambres de commerce et d’industrie, note le Conseil national éducation-économie (CNEE), qui dépend du ministère de l’Education, dans des recommandations publiées mercredi soir.

Cet organisme recommande de clarifier les objectifs du stage, relevant une erreur de perception chez les élèves et leur famille. Un « bon stage » de troisième « n’est pas nécessairement effectué dans un secteur ou métier vers lequel l’élève envisage de s’orienter ou dans une entreprise +cotée+ ».

C’est un stage « où l’élève a découvert un univers qu’il ne connaissait pas, tout en gagnant en autonomie et en développant ses capacités d’inventivité et de prises d’initiative ».

Le CNEE propose également d’organiser une campagne d’information auprès des entreprises pour leur expliquer l’intérêt de ce stage. Beaucoup avouent ne pas vouloir accueillir de jeunes car « on ne sait pas quoi leur faire faire ».

Le Conseil suggère ainsi la réalisation d’un MOOC (formation en ligne), destiné aux tuteurs des stagiaires au sein des entreprises, moyen peu couteux qui expliquerait par exemple la construction d’une semaine-type d’accueil.

Il serait aussi souhaitable, côté école, de mieux préparer ces stages (comme cela se fait déjà dans de nombreux établissements), en expliquant aux élèves les objectifs, les modalités de recherche, une introduction aux codes du monde du travail…

A noter que dans chaque académie a été ou sera créé « un pôle de stages » pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales.

Autre suggestion, inciter les collèges à mieux ventiler sur l’année les dates des stages. Actuellement, les deux-tiers s’effectuent en décembre et janvier, périodes jugées peu favorables par les entreprises (bouclage de l’année et lancement d’un nouvel exercice).

Un meilleur étalement permettrait surtout d’éviter l’engorgement et de multiplier les possibilités d’accueil.

Au total, le CNEE a rédigé 23 propositions, concernant aussi le parcours Avenir, entré en vigueur cette rentrée, censé permettre aux élèves de « construire son parcours d’information et de découverte du monde économique et professionnel ».