L’école d’ingénieurs ISIS à Castres a été victime devant la douane canadienne de son homonymie avec le groupe État islamique qui, en anglais, porte le même acronyme qu’elle, a-t-on appris mercredi auprès de l’établissement tarnais

ISIS, à Castres c’est l’école d’ingénieurs informatique et systèmes d’information pour la santé. Mais, ISIS c’est aussi en Anglais Islamic State for Irak and al-Sham, soit en français État islamique pour l’Irak et le Levant, ou Daech.

La confusion des douaniers s’est produite quand l’établissement a commandé, il y a quelques mois à une entreprise canadienne du matériel de géolocalisation pour des programmes de recherche.

« S’agissant de matériel jugé potentiellement sensible, la douane canadienne l’a bloqué. Et il a fallu deux mois de démarches pour que l’école parvienne enfin à obtenir sa commande », a expliqué un membre de la direction de l’école, qui a requis l’anonymat.

« C’était la première fois qu’une chose pareille arrivait. C’est un artefact de penser qu’il y a un amalgame systématique entre l’école et l’État islamique », a ajouté la même source.

L’école ne veut pas « faire un psychodrame de cette histoire », même si elle avoue qu’elle se serait « bien passée de cette association » de mots!

Selon son site internet, l’école d’ingénieurs ISIS, composante du Centre universitaire de formation et de recherche Jean-François Champollion à Albi, forme ses élèves à la gestion de logiciels et de matériels informatiques pour des métiers dans le domaine médical, de la e-santé, de l’industrie, de l’organisation ou de la gestion du système de santé.

Quant à la possibilité de changer de nom, ce responsable a indiqué à une correspondante de l’AFP qu’il « n’en est pour l’instant pas question ».

« Nous existons depuis 2006, ce nom fait écho à l’université Champollion à laquelle nous sommes rattachés et à la déesse Isis (déesse égyptienne, NDLR) », a-t-il fait valoir.