A quelques jours d’une importante manifestation des profs et des parents d’élèves contre la réforme du collège, la ministre de l’Education nationale a tenu à rassurer les enseignants d’allemand sur l’avenir de leur discipline à la rentrée 2016. Création de postes, recrutement de « locuteurs natifs », formation des professeurs : plusieurs mesures seront mises en place pour assurer le développement de l’allemand.
Développer l’allemand « sur l’ensemble des académies »
En déplacement en Lorraine ce lundi, Najat Vallaud-Belkacem a affirmé sa volonté de renforcer l’allemand « pas seulement dans les régions limitrophes mais sur l’ensemble des académies, y compris dans les lycées professionnels pour favoriser l’insertion ». Des postes d’enseignants d’allemand seront créés, et des locuteurs natifs seront recrutés afin d’intervenir dans les classes. Un programme d’échange a également été évoqué par la ministre. Il permettrait à des étudiants allemands de venir se former dans les ESPE françaises, et aux enseignants et étudiants français de partir se perfectionner en Allemagne.
Enfin, un site Internet destiné aux jeunes sera lancé avec l’institut Goethe.
De l’allemand en LV1 dès l’école
Le but de Najat Vallaud-Belkacem ? Développer « dès le plus jeune âge » le goût de l’allemand chez les élèves, et pour cela l’« ambition est d’avoir de l’allemand LV1 dès le primaire », a-t-elle annoncé. La ministre s’est ainsi donné pour objectif de passer de 178 000 à 200 000 le nombre d’écoliers germanistes à la rentrée 2016. Au collège, Najat Vallaud-Belkacem veut passer à 515 000 élèves apprenant l’allemand, contre 487 000 aujourd’hui (LV1 et LV2 confondues).
Les enseignants d’allemand sont nombreux à s’inquiéter des conséquences de la réforme du collège sur leur discipline. En effet, la réforme supprime les sections européennes et les classes bilangues autres que celles de continuité. Hier, la ministre s’est voulue rassurante. La réforme généralisant l’apprentissage d’une seconde langue vivante dès la classe de 5e, « les élèves bénéficieront de 54 heures de cours de langue supplémentaires », a-t-elle indiqué. En outre, « dans le cadre des EPI, les enseignants auront la possibilité de travailler autour de l’allemand« .
Inquiétudes sur l’avenir de l’allemand dans le cadre de la réforme du collège
Présent lors de la visite de la ministre, Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d’Allemagne en France, a salué sa volonté de promouvoir l’enseignement de la langue à la rentrée prochaine. Une position qui tranche avec l’inquiétude exprimée par le milieu franco-allemand lors de l’adoption de la réforme du collège. Joachim Umlauf, le directeur des Instituts Goethe en France avait estimé en avril dernier, dans une interview accordée au Figaro, qu’avec la suppression des classes bilangues, l’allemand risquait « d’être relégué en France au même rang que la culture des orchidées ».
Une crainte partagée par l’Association pour le Développement de l’Enseignement de l’Allemand en France (ADEAF), qui participera d’ailleurs à la manifestation du 10 octobre contre la réforme du collège.
Le rapport de l’entrevue entre l’A.D.E.A.F. (association pour le développement de l’enseignement de l’Allemand en France) et madame KOTT (déléguée ministérielle pour la promotion de l’Allemand en France) est très inquiétant.
En fait madame KOTT qui se veut « pragmatique » n’a pas conscience que la réforme (avec la suppression des classes bi langue) va entrainer un effondrement de l’enseignement de l’Allemand en France.
La réforme va entrainer mécaniquement un éclatement des services. Les prof ne pourront plus organiser d’échanges ni avoir des projets pédagogiques innovants. Il ne faut pas compter sur le fait que les recteurs feront une exception pour les profs d’Allemand.
Les pistes proposées par la déléguée pour réinvestir le primaire sont un invraisemblable bricolage associant les profs de collèges (qui n’auront que ça à faire avec l’éclatement de leur service…), des prof des écoles dont on suppose qu’ils iront se former en Allemand (par quel miracle ?), des étudiants Erasmus.?..
Ce qui ressort de cette entrevue, c’est bien que la réforme va détruire l’enseignement de l’Allemand en France en supprimant les classes bi langues, et que madame la déléguée n’a à proposer que des pis-allés.
Il n’y a la aucune ambition pour l’enseignement de l’Allemand en France.