Le maire de Bordeaux et ancien Premier ministre Alain Juppé a exposé dimanche plusieurs propositions en matière de défense, fiscalité, justice, mais aussi sur le temps de travail, lors du « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro.

« Il faut donner aux entreprises la possibilité de négocier librement le temps de travail et les heures supplémentaires (…) Encore faut-il qu’il y ait une incitation à le faire », a-t-il dit.

« Si vous vous bornez à dire +négociez+, il ne se passera rien. Moi, je propose qu’on porte la durée légale du travail de 35 à 39 heures en cas de non accord en entreprises. Ca serait une puissante incitation », a relevé l’ancien Premier ministre.

Evoquant d’autre part les questions de justice, et visant Christiane Taubira, la garde des Sceaux, Alain Juppé a relevé que « le discours officiel c’est de dire qu’il n’y a pas de places dans les prisons et donc on laisse les délinquants dehors en imaginant des peines de substitution. Eh bien moi, je dis qu’il y a une autre solution (…), c’est de construire des places de prison ».

« Je m’attacherai à ce que les moyens de la Défense soient sanctuarisés », a souligné également le maire de Bordeaux. « Arrêtons, année après année, de réduire les moyens qui sont mis à leur disposition ».

En matière de fiscalité, Alain Juppé a préconisé de « faire évoluer le taux de l’impôt sur les sociétés vers la moyenne européenne. Nous sommes aujourd’hui très au dessus et le moduler (…) en fonction de la taille de l’entreprise. Il est normal que des PME aient des taux allégés ».

Soulignant la nécessité de réorienter l’épargne vers le financement des entreprises, Alain Juppé a prôné l’abrogation de l’ISF, et préconisé une « aide massive à l’actionnariat salarié ».

« Mon adversaire, ce n’est pas Nicolas Sarkozy, mon adversaire est le pouvoir actuel qui conduit (le pays) dans le mur et c’est le Front national », a-t-il dit par ailleurs.

Alors qu’un journaliste lui demandait s’il prônait une « rupture » en matière de politique migratoire, l’ancien Premier ministre a lancé un brin narquois: « des ruptures partout, on attend des ruptures, la rupture, c’est le maître mot ». « Je suis réformateur », a-t-il souligné.