Il est possible de former les lycéens pour moins cher, ce qui permettrait de dégager des moyens pour le reste du système éducatif, selon un rapport de la Cour des comptes publié mardi, qui prône une simplification des options et du bac.
Actuellement, la formation d’un lycéen français (10.102 euros par lycéen par an) coûte en moyenne 38% plus cher que pour ses camarades de l’OCDE.
Certes le lycée, pour lequel la France investit 26 milliards d’euros par an, a atteint l’objectif d’amener 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Mais moins d’un tiers des étudiants réussissent ensuite une licence en trois ans à l’université et seuls 40% des bacheliers professionnels accèdent rapidement à un emploi permanent, pointe le rapport.
« Alors que la France est dans le peloton de tête pour les dépenses, elle est à des niveaux passables, médiocres, en termes de résultats », a regretté le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, lors d’une conférence de presse.
Tout concourt à ce qu’un lycéen coûte plus cher en France: un nombre d’heures de cours très élevé, reparti sur un faible nombre de semaines, assuré par des enseignants « dont les obligations réglementaires de service sont à la fois faibles et définies sur une base strictement hebdomadaire ».
Un lycéen français reçoit en moyenne 1.108 heures de cours par an, contre 933 heures en Allemagne, 950 au Royaume-Uni ou 741 en Suède.
« Les matières obligatoires les plus communément rencontrées coûtent en moyenne deux fois moins » que les matières optionnelles ou facultatives, enseignées devant de plus petits effectifs, a souligné M. Migaud.
Parmi les 58 langues vivantes possibles à l’examen du baccalauréat, 20 sont choisies par moins de 50 élèves.
Autre facteur induisant des différences significatives de coût, la taille des lycées, 11% des établissements scolarisant moins de 100 élèves, représentant 1% des lycéens.
La Cour recommande de « simplifier le format du baccalauréat », « réduire la dispersion de l’offre de formation, notamment en matière d’options », « définir des cibles de taille d’établissement optimale » ou encore « ramener le temps d’instruction des élèves au niveau observé dans les pays comparables et mieux les repartir dans une année scolaire prolongée ».
Promise au début du quinquennat, une révision du calendrier annuel est tombée aux oubliettes après les difficultés à installer les nouveaux rythmes scolaires en primaire.
Le lycée, objet d’une réforme en 2010 sous Nicolas Sarkozy, n’est pas concerné par la loi sur l’école de 2013, axée sur le primaire et le collège. Le rapport de la Cour « constituera un élément d’analyse » dans l’évaluation de cette réforme, « que le ministère engagera à l’automne », a indiqué la rue de Grenelle dans un communiqué.
Le ministère « réalise chaque année des efforts pour réduire le coût du lycée général et technologique », et les académies ont engagé « un effort de rationalisation de la carte des formations » dans l’enseignement professionnel.
Les recommandations de la Cour « rejoignent des attentes et des revendications » du principal syndicat des chefs d’établissements, a salué le SNPDEN-Unsa, souhaitant qu’elles soient « prises en considération rapidement ».
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