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Alors que la polémique sur la réforme du collège est encore vive, la ministre de l’Education nationale s’apprête à aborder un autre dossier sensible : elle présentera ce mercredi 30 septembre ses projets pour la réforme de l’évaluation des élèves. L’AEF en dévoilait hier certaines dispositions.

Cette réforme intégrerait de nouvelles modalités d’évaluation pour les élèves des cycles 2 à 4, dont des « bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève » et des « bilans de fin de cycle ».

Les « bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève »

A l’école élémentaire, des « bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève », seraient effectués, comme leur nom l’indique, sur une « période » donnée de l’année scolaire. Ils comporteraient, pour chaque domaine d’enseignement, le « positionnement de l’élève au regard des objectifs d’apprentissage fixés pour la période sur une des quatre positions suivantes : objectifs d’apprentissage non atteints, objectifs d’apprentissage partiellement atteints, objectifs d’apprentissage atteints, objectifs d’apprentissage dépassés ». Les notes en tant que telles disparaîtraient donc au profit d’une échelle d’évaluation à 4 niveaux. Parmi les domaines d’enseignement évalués, on trouverait par exemple au cycle 2 le français (lecture, écriture entre autres), les maths (nombres et calculs…), l’éducation physique et sportive ou encore les enseignements artistiques.

Au collège, les « bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève » devraient comporter « la moyenne de l’élève ou tout autre positionnement de l’élève au regard des objectifs d’apprentissage fixés pour la période ». Ce serait donc au collège de décider s’il abandonne la notation chiffrée ou non. Le bilan devrait également mentionner « une indication des actions réalisées dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, ainsi qu’une appréciation de l’implication de l’élève dans celles-ci », ainsi que « des éléments d’appréciation portant sur la vie scolaire : assiduité, ponctualité »… En outre, pour le cycle 4, y serait portée « la mention et l’appréciation des projets réalisés dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires« .

Selon le texte dévoilé par l’AEF, ce sont « les enseignants en conseil de cycle » ou « l’équipe pédagogique de cycle » qui définiront « les modalités d’évaluation des apprentissages des élèves au regard des objectifs des programmes ».

Les « bilans de fin de cycle »

Pour les cycles 2 à 4 seraient également mis en place des « bilans de fin de cycle ». Ils évalueraient notamment le niveau de maîtrise par l’élève des composantes du premier domaine du socle commun : « maîtrise insuffisante, maîtrise fragile, maîtrise satisfaisante, ou très bonne maîtrise ».

Les « bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève » et les « bilans de fin de cycle » seraient réunis dans un « livret scolaire unique numérique ».

L’idée de réformer en profondeur l’évaluation des élèves est évoquée depuis plusieurs années par le ministère de l’Education nationale, mais le chantier a réellement débuté en octobre 2014, avec la constitution d’un jury chargé de formuler des propositions sur les futures modalités d’évaluation. En février 2015, un rapport avait été remis à Najat Vallaud-Belkacem. Il préconisait entre autres de « généraliser l’abandon de la notation chiffrée tout au long des cycles 1, 2 et 3, classe de sixième comprise ». Cette recommandation recoupait un peu celle formulée en décembre dans un rapport du Conseil supérieur des programmes, qui proposait d’en finir avec la notation décimale et les moyennes. A l’époque, Najat Vallaud-Belkacem avait écarté cette préconisation, mais sa position semble avoir quelque peu évolué depuis.

Le projet de réforme de l’évaluation des élèves sera présenté durant le mois d’octobre au CSE, pour une application prévue à la rentrée 2016.