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lycéens © Christian Schwier – Fotolia.com

Le coût d’un lycéen en France est en moyenne 38 % plus élevé que dans les pays de l’OCDE, affirme la Cour des comptes dans un rapport publié aujourd’hui. Pourtant, elle souligne qu’« au plan qualitatif les résultats en France en termes de réussite dans les études post-bac ou d’insertion sur le marché du travail des bacheliers professionnels ressortent comme très moyens ».

Des heures de cours trop nombreuses

Qu’est ce qui explique le coût élevé d’un lycéen français ? Pour la Cour des comptes, il existe plusieurs raisons. Tout d’abord, un temps d’instruction élevé (1 108 heures de cours annuelles contre 933 en Allemagne ou 741 en Suède) et réparti sur un faible nombre de semaines.

De plus, « la rigidité du cadre de gestion des enseignants », dont les obligations de service ne sont pas annualisées, mais hebdomadaires (15h pour un agrégé, 18h pour un certifié) « tire les coûts d’enseignement vers le haut ». Par contre, l’écart global de coût est diminué du « fait que la rémunération des enseignants soit relativement plus basse en France », pointe le rapport.

Les options plus chères que les matières obligatoires

Autre facteur d’augmentation des coûts, le nombre élevé de « petites structures », qu’il s’agisse de lycées ou de groupes d’élèves. Des établissements trop petits font en effet grimper les « coûts d’encadrement administratif et technique », affirme la Cour des comptes. De même, les différences de dépenses entre disciplines s’expliquent principalement par le nombre d’élèves présents devant le professeur.

Ainsi, les matières optionnelles ou facultatives sont beaucoup plus chères que les matières obligatoires. Le coût moyen par élève et par an de 8 matières obligatoires est de 504 € tandis que celui de 4 matières spécifiques (langues anciennes, disciplines artistiques) est de 1 030 €.

De même, c’est « la plus petite taille des effectifs et des établissements professionnels qui explique qu’un lycéen de la voie professionnelle coûte plus cher qu’un lycéen de la voie générale et technologique« .

Diminuer le temps de cours et prolonger l’année scolaire

Pour améliorer le « niveau d’efficience » du lycée, la Cour des comptes formule 10 recommandations. Elle préconise en particulier de « ramener le temps d’instruction des lycéens au niveau observé dans les pays comparables, et mieux le répartir sur une année scolaire prolongée ». Elle propose également de « réduire la dispersion de l’offre de formation, notamment en matière d’options ». Actuellement, souligne l’AEF, il existe par exemple une offre de 15 enseignements d’exploration en seconde. Autre recommandation de la Cour, « revoir les modalités d’allocation des moyens aux établissements par l’État et les collectivités territoriales, en neutralisant les biais favorables aux petits établissements et aux structures à faible effectif ».

Le ministère de l’Education nationale a tenu à répondre aux remarques de la Cour des comptes dans un communiqué publié ce matin. Il a notamment rappelé la baisse régulière de « l’indicateur heures d’enseignement par élève », passé « entre 2008 et 2015 de 1,39 à 1,30 ». Concernant le lycée professionnel, si la mise en place du nouveau parcours d’accès au bac en 3 ans a pu « générer les surcoûts observés par la Cour » jusqu’en 2011-2012, « ils ont à ce jour disparu », a affirmé le ministère.