Manuel Valls se rend lundi après-midi à Avignon pour un déplacement consacré à l’université et au logement étudiant, où il devrait notamment donner des indications sur les crédits universitaires à deux jours de la présentation du budget 2016.

Le Premier ministre, accompagné de la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, du nouveau secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon ainsi que du ministre de la Ville Patrick Kanner, doit notamment inaugurer une résidence sur le campus de l’Agroparc à Avignon, à l’occasion de la rentrée universitaire.

Le gouvernement avait lancé en 2012 un « plan 40.000 » visant à la construction de 40.000 logements universitaires, plus de la moitié du chemin ayant été faite selon le ministère.

Quelque 65.000 étudiants supplémentaires entrent à l’université en cette rentrée, une hausse de 2,8%, portant le total à plus de 2,5 millions d’inscrits, ce qui rend délicate la rentrée pour de nombreux chefs d’établissement.

Lors de son arrivée à l’Enseignement supérieur au printemps, Thierry Mandon, qui a souligné mi-septembre les « défis considérables » de ce boom estudiantin, avait demandé des garanties budgétaires pour son portefeuille.

Les universités sont inquiètes: après un premier prélèvement l’an passé de 100 millions d’euros sur les fonds de roulement de certains établissements, elles redoutent de nouvelles baisses de dotations dans leur budget 2016 qui ne leur permettraient pas de faire face à l’afflux d’étudiants.

Et ce alors que François Hollande a annoncé le 17 septembre l’objectif d’amener 60% d’une classe d’âge à l’enseignement supérieur.

Pour contrer le « déclassement de l’université française », l’ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a proposé la semaine dernière une hausse des frais d’inscription universitaire, doublée d’une sélection à l’entrée. Les frais d’inscription seraient en revanche davantage modulés en fonction des revenus et 25% des étudiants seraient boursiers, selon sa proposition.

Thierry Mandon avait dénoncé une proposition « ringarde », qui « plaquerait le modèle des grandes écoles sur l’université », et « mal documentée », en soulignant notamment que 35% des inscrits sont déjà boursiers.