Les nouveaux programmes scolaires du CP à la 3e, présentés vendredi, ont suscité beaucoup de réactions, jusque dans la presse étrangère. Le retour à la dictée quotidienne, annoncé par la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem au micro d’Europe 1, a particulièrement dérouté les enseignants.

Pour certains syndicats, il s’agit en effet d’une atteinte à la liberté pédagogique des professeurs. « D’un côté, la ministre ne cesse de faire la promotion de l’autonomie quand il s’agit des enseignants du second degré. Et de l’autre côté, elle vient dire aux professeurs des écoles ce qu’ils doivent faire en classe », s’est insurgé le Snuipp-FSU, tandis que le Sgen-CFDT invitait la ministre à faire « confiance aux professeurs des écoles pour faire leur métier ». Quant au SE-Unsa, il a estimé que ce n’était « pas le rôle » de Najat Vallaud-Belkacem « de fixer le rythme des exercices des élèves ».

Seulement, comme le souligne Philippe Watrelot, prof de SES et président du CRAP-Cahiers Pédagogiques, dans sa Chronique Education, « la formule ‘dictée quotidienne’ n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages des programmes ». Pour lui, l’annonce de la ministre de l’Education nationale sur l’instauration d’une dictée par jour à l’école serait donc un élément de communication visant à remporter l’adhésion du grand public. Mais on peut dire qu’elle a contribué à déstabiliser les enseignants. Michel Lussault, président du CSP, à l’origine des nouveaux programmes scolaires, invitait d’ailleurs vendredi sur Twitter à lire les textes « attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori ».