Les deux tiers des collégiens des quartiers populaires se sont sentis en colère ou tristes après les attentats de janvier à Paris, selon le baromètre annuel Trajectoires/Afev publié mercredi à l’occasion de la 8e Journée du refus de l’échec scolaire.
L’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), qui lutte contre le décrochage et apporte du soutien scolaire à des milliers d’élèves des quartiers populaires, prend chaque année le pouls de leur rapport à l’école. Pour cette édition, elle s’est penchée sur leur relation à la citoyenneté une fois passé le choc des attentats, alors que des incidents lors des minutes de silence avaient suscité des polémiques.
Selon cette enquête réalisée en mai-juin 2015 auprès de 653 collégiens de quartiers prioritaires, 34% se sont dits en colère contre les terroristes après l’attentat à Charlie Hebdo et 29% ont éprouvé de la tristesse. A noter qu’un tiers « manifestent une certaine distance avec les enjeux citoyens liés à ces événements », avec 13% de répondants en colère contre les caricaturistes, 17% indifférents et 7% de réponse « autre ».
Interrogés sur le sens qu’ils donnent à la citoyenneté, 25% ont répondu « pouvoir exprimer ses idées librement », 18% l’ont associée à l’acte de voter, 17% ont évoqué « faire des actions concrètes qui aident les autres », 15% « agir pour modifier les choses », 13% « se faire un point de vue sur les choses », 11% « ne savent pas trop ».
Concernant la laïcité, 42% estiment qu’elle signifie « accepter toutes les religions », 30% que c’est « le droit de ne pas croire », 13% ne savent pas ce que c’est, pour 9% elle implique de « refuser toutes les religions »…
Si les trois quarts disent que leurs enseignants leur parlent de citoyenneté, cet apprentissage se fait plus facilement dans la sphère privée.
La moitié (51%) des collégiens estiment qu’ils peuvent facilement exprimer leurs idées et dire ce qu’ils pensent au collège, proportion qui s’élève à 90% avec leurs amis et autant dans leurs familles.
Plus généralement, 91% se sentent bien ou très bien au collège, 87% parce qu’ils y ont des amis. Un cinquième font confiance à l’ensemble de leurs professeurs, deux tiers à quelques professeurs, mais 45% n’auraient personne à qui se confier en cas de problèmes au collège.
S’ils pouvaient changer quelque chose dans leur établissement, ils citent d’abord la relation aux adultes et à l’autorité (22%).
Pour une bonne moitié (54%) il n’y a pas assez d’intervenants extérieurs dans leur collège: 71% apprécieraient des intervenants de clubs sportifs, 30% artistiques, 27% des entreprises, 24% des associations d’accompagnement à la scolarité.
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