(AFP – BORIS HORVAT)

(AFP – BORIS HORVAT)

Un peu plus de deux semaines après la rentrée scolaire, une partie des enseignants est en grève ce jeudi 17 septembre pour marquer leur opposition à la réforme du collège, portée par la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Il s’agit du premier mouvement de cette année scolaire, mais c’est la troisième mobilisation des enseignants contre ce projet depuis sa présentation par la ministre, le 11 mars dernier.

Des mesures destinées à « rebooster » le collège…

Cette grève, organisée par une intersyndicale faite du Snes, premier syndicat du secondaire, du Snalc, de FO, de la CGT et de SUD, fera ainsi office de baromètre de la mobilisation entamée ce printemps contre ce texte. Prévue pour s’appliquer à la rentrée prochaine, la réforme, fortement contestée, prévoit plus d’interdisciplinarité, une autonomie accrue des établissements, un accompagnement personnalisé, un apprentissage d’une deuxième langue vivante dès la 5e mais la disparition d’une grande partie des classes bilingues (qui démarrent en 6e), la fin des options latin et grec, remplacées par des modules langues et culture de l’Antiquité. Des mesures, selon le ministère, destinées à « rebooster » le collège et améliorer l’égalité des chances.

… mais qui ne font pas l’unanimité des enseignants

Flickr/ © Thomas VALADON

Flickr/ © Thomas VALADON

Pour réclamer l’abrogation pure et simple de la réforme, des rassemblements sont prévus aujourd’hui à Paris et en Province. Le Snes demande ainsi une modification des textes, déjà publiés au Journal officiel. Le syndicat refuse l’autonomie accrue des établissements, qui creusera selon lui le fossé entre les « bons » et les « mauvais » établissements, et qui pourrait donner plus de pouvoir au principal, au détriment de l’équipe pédagogique.

Cette première journée de grève de l’année scolaire mobilisera-t-elle le corps enseignant ? «On va voir ce que ça donne», commente Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes-FSU. «Je ne fais pas de pronostic, mais ce sera sans doute une mobilisation disparate. Beaucoup de collègues sont encore dans leurs problèmes de rentrée», explique-t-elle. Sur Twitter également, où se sont déchaînés adversaires et partisans avant l’été, sous le mot-clé #college2016, l’intensité semble avoir baissé d’un cran en ce début septembre.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, invitée sur France Info mardi 15 septembre.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, invitée sur France Info mardi 15 septembre.

« Elle a été adoptée et elle sera appliquée »

De son côté, Najat Vallaud-Belkacem poursuit son opération de communication. Sur France Info, mardi, elle affirmait que la réforme était «fondamentale car il faut mieux accompagner les collégiens», rappelant que les études internationales Pisa pointent régulièrement la dégradation du niveau des collégiens. « Une réforme, surtout dans l’Education nationale, ne fait jamais l’unanimité. Elle a été adoptée, elle sera appliquée », a-t-elle répété.

Une manifestation nationale prévue le 10 octobre ?

Afin de poursuivre leur mécontentement, le syndicat d’enseignants minoritaire Snalc a appelé à manifester le samedi 10 octobre, une date à laquelle pourraient se rallier les autres syndicats. Le Snalc espère également être rejoint par des parents et des élèves. L’idée d’une manifestation nationale avait été discutée au sein de l’intersyndicale le 3 septembre sans qu’elle arrête toutefois une date. Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du Snes-FSU, indique quant à elle que cette manifestation « est l’étape prévue si rien ne se passe de la part de la ministre après la grève d’aujourd’hui ».