Un jeune responsable du Front national a été condamné à une amende jeudi à Narbonne (Aude), reconnu coupable de « dénonciation calomnieuse » d’un professeur d’histoire dont il contestait la présentation du FN en classe.
L’affaire remonte à mai 2011 quand Loïc Bouzat, secrétaire FN de la jeunesse de l’Aude, avait écrit au proviseur d’un lycée de Narbonne pour dénoncer l’enseignement d’un professeur d’histoire, responsable de la CGT et membre du PCF. Il y contestait des propos, selon lui tenus en classe, qu’il jugeait « diffamants et insultants à l’égard du Front national », en mettant en avant « l’obligation de neutralité » de l’enseignant, selon le courrier.
« Vous saviez parfaitement ce que vous faisiez », a déclaré la présidente du tribunal correctionnel de Narbonne, en le jugeant « coupable » d’avoir diffamé le professeur sur la base de simples « sous-entendus » dont il savait qu’ils étaient de nature à entraîner une « action judiciaire ou disciplinaire » à l’encontre de l’enseignant à la veille de son départ à la retraite.
En conséquence, le jeune militant FN de 24 ans a été condamné à 5.000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, et 1.500 euros de dommages et intérêts pour préjudice au professeur d’histoire.
M. Bouzat « est le redresseur de torts: il dit à un enseignant comment on doit enseigner l’histoire, il s’est mis en tort pénalement, moralement et démocratiquement », avait fustigé le procureur David Charmatz, en réclamant la condamnation du jeune frontiste à deux mois de prison avec sursis.
A l’audience, l’enseignant Xavier Verdejo, 61 ans, a rapporté avoir seulement consacré « 5 minutes de l’année scolaire à Jean-Marie Le Pen et au FN ». Il a dit avoir parlé du poujadisme, de l’élection de Jean-Marie Le Pen comme député, de la création et de la montée du Front national jusqu’au « choc du 21 avril » 2002 qui avait vu l’accession de l’ancien président frontiste au second tour de la présidentielle.
L’enseignant, qui se présente comme un historien de la classe ouvrière, avait aussi rappelé comment Jean-Marie Le Pen avait déclaré que « les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la Seconde guerre mondiale » et indiqué que le fondateur du FN était « accusé d’avoir torturé en Algérie ».
L’ex-petite amie de Loïc Bouzat, élève de M. Verdejo, lui avait rapporté cette dernière remarque lors d’un repas de famille.
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