Près de sept Européens sur dix (67%) considèrent que les femmes n’ont pas les capacités pour « devenir des scientifiques de haut niveau », selon un sondage réalisé par l’institut français OpinionWay pour la fondation L’Oréal, qui montre que ces préjugés « sont tenaces ».

Les femmes sont quasiment aussi nombreuses (66%) que les hommes (67%) à avoir cette opinion, d’après cette enquête menée en Allemagne, au Royaume Uni, en Espagne, en France et en Italie. Seuls 33% des sondés pensent qu’il ne manque rien aux femmes pour réussir en sciences.

« Les préjugés à l’égard des femmes sont tenaces », souligne mardi Hugues Cazenave, président d’OpinionWay, interrogé par l’AFP.

Les Allemands sont les plus nombreux (71%) à penser que les femmes n’ont pas la capacité d’atteindre un haut niveau en sciences, suivis des Italiens (70%). Les Français et les Britanniques sont 64% à avoir cette opinion, et les Espagnols 63%.

Que manque-t-il donc aux femmes pour parvenir à être une scientifique de haut niveau? La confiance en soi pour 25% des sondés, le réseau professionnel (21%), l’esprit de compétition (19%), l’ambition (15%), l’intérêt pour les sciences (12%).

Mais 11% pensent aussi qu’elles manquent de persévérance, 9% d’esprit rationnel, 8% d’esprit pratique, 7% de rigueur, 7% de capacité scientifique… (ndlr: les sondés pouvaient donner plusieurs réponses).

Selon cette étude, seuls 10% des sondés pensent que c’est en sciences que les femmes ont le plus d’aptitudes.

Les filières qui conviennent le mieux aux femmes sont les métiers à vocation sociale pour 38% des personnes interrogées, la communication (20%), les langues (13%).

Pour autant, les Européens jugent souhaitable que la situation des femmes en sciences évolue. « Ils ont la volonté de faire bouger les lignes », souligne Hugues Cazenave.

Le chiffre de seulement 3% de prix Nobel attribué à des femmes depuis leur création en 1901 est jugé « trop bas » par 66% des Européens.

Ils sont 63% à penser que ce serait une bonne chose que dans le futur, il y ait « autant de femmes que d’hommes » à recevoir le prix Nobel.

L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 5.032 personnes adultes (environ 1.000 par pays) représentatif de la population de ces pays.

Les interviews ont été réalisées du 10 au 15 juin par questionnaire auto-administré en ligne.