Le syndicat majoritaire des chefs d’établissements, le SNPDEN-Unsa, maintient son soutien à la réforme du collège prévue pour 2016, a déclaré jeudi son secrétaire général Philippe Tournier, lors de sa conférence de rentrée.
Le syndicat, qui avait dès le début apporté un « soutien critique », avait annoncé en juillet qu’il déciderait à la rentrée s’il maintenait ou non son appui, après la publication d’une circulaire d’application qu’il jugeait « inacceptable » car considérée trop contraignante sur l’autonomie.
La marge d’autonomie accordée par la réforme aux établissements est nécessaire si on veut prendre en charge de manière individualisée les élèves, a-t-il défendu.
« Il n’a jamais été question, à aucun moment pour le SNPDEN, de rejoindre de près ou de loin le conglomérat des anti-réforme », a déclaré M. Tournier, regrettant « les outrances auxquelles on peut assister ». « On a le droit d’être contre » la réforme du collège, mais de là à la « comparer à la destruction de Palmyre par Daech » comme l’ont fait des défenseurs de langues anciennes…
Le SNPDEN a été « satisfait » de la réponse apportée par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, disant que la circulaire exprimait les souhaits de l’Éducation nationale sans induire un « fléchage » du temps d’autonomie en faveur de certaines disciplines, a déclaré le responsable. La ministre a également précisé que la répartition des élèves dans les classes reste une compétence des établissements.
« On considère que l’étape du débat sur la réforme est passée, on est focalisé sur la mise en oeuvre. On salue l’effort de formation qui est fait » par le ministère, « c’est sans précédent », a-t-il dit. « On attend maintenant les vrais éléments de réforme du collège », a ajouté M. Tournier, citant les nouveaux programmes, dont le Conseil supérieur des programmes finalise la dernière mouture, et les modalités d’évaluation des élèves.
Lors de la mise en oeuvre de la réforme du collège, il ne s’agit « pas de transporter les crises d’hystérie de Twitter dans les salles de classe » et « les gens s’apercevront qu’une grande partie des déchaînements auxquels on a assisté n’auront pas d’objet », selon lui.
Il est « hautement probable qu’il y aura plus » d’élèves étudiant les langues anciennes « quand la réforme sera en place », a-t-il prédit, considérant que le volume d’heures actuel dissuade des élèves, avec l’équivalent d’une journée de classe supplémentaire par semaine pour les élèves de troisième cumulant latin et grec.
La réforme du collège agite les milieux éducatif et politique depuis le printemps. Elle comprend une plus large autonomie des établissements, plus d’interdisciplinarité, l’aide personnalisée, la suppression d’une grande partie des classes bilangues et l’apprentissage de la deuxième langue vivante dès la 5e.
Une intersyndicale Snes-FSU, Snep-FSU, FO, Snalc, CGT, SUD, Fnaen, et CGC appelle à la grève contre cette réforme le 17 septembre et envisage une manifestation nationale un weekend en octobre.
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