En larmes, la directrice de l’école de Bastien a exprimé mercredi devant la cour d’assises ses remords, regrettant d’avoir signalé à sa mère une « bêtise » qui lui a valu d’être puni à mort par son père qui l’a enfermé dans la machine à laver.
Le 24 novembre 2011, soit la veille du meurtre de Bastien pour lequel ses parents sont jugés depuis mardi devant les assises de Seine-et-Marne, Stéphanie Petitfrère a signalé à Charlène Cotte que son fils avait jeté dans les toilettes un dessin d’un camarade.
« J’ai lui ai signalé qu’il avait fait une bêtise de plus et qu’il fallait mettre en place quelque chose pour l’aider dans son comportement à l’école », a raconté la directrice, la voix hachée par l’émotion.
En rentrant de l’école le lendemain, Charlène Cotte raconte à son mari que Bastien a encore fait une bêtise. Pour le punir, son père le met dans la machine à laver et lance le programme essorage. L’enfant de trois ans décède des suites de ce mauvais traitement.
« Je me dis que si je n’avais pas informé la mère de cette bêtise, peut-être que Bastien serait encore là, même si je sais que c’est mon travail d’informer les parents des soucis qu’on peut rencontrer avec leurs enfants », a confié Mme Petitfrère, en larmes.
« Mais vous ne lui avez rien dit », a tenté de la réconforter la présidente, Catherine Katz. « Vous avez fait votre travail, ce n’est pas votre faute », a renchéri l’avocat de l’association L’Enfant Bleu, Yves Crespin.
L’enseignante, qui a quitté l’école de Germigny-l’Evêque après le drame, ne s’en est pas remise. « Je suis fréquemment en arrêt-maladie pour dépression », a-t-elle reconnu.
Mme Petitfrère a raconté avoir effectué un signalement au sujet de la grande soeur de Bastien « pour des problèmes d’hygiène » et parce que ses parents ne venaient jamais la chercher le soir avant 20H30-21H00, la garderie fermant à 19H00.
Mais « aucun signalement pour Bastien n’a été fait », a ajouté la directrice, décrivant « un enfant turbulent, mais comme un enfant de petite section peut l’être », même s’il avait tendance à se mettre en danger.
Une fois, elle a convoqué ses parents parce qu’il avait un bleu à la tempe: il s’est cogné à une porte, a expliqué le père Christophe Champenois. Quant à Charlène Cotte, c’était « une maman volontaire, mais dépassée », a estimé la directrice.
Pour autant, « je n’ai jamais vu de la part des parents de geste affectueux à l’égard de leur fils comme je peux en voir d’autres parents ». Et la grande soeur? « Elle savait se faire oublier. »
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