On peut dire que la réforme du collège ne fait pas le bonheur des profs de langues. Chez les enseignants de latin, grec et allemand notamment, les inquiétudes sont vives quant à l’avenir de leur discipline. Un appel à la grève a été lancé pour le 17 septembre

L’EPI « Langues et cultures de l’Antiquité » ne satisfait pas les profs

Les défenseurs des langues anciennes craignent qu’en supprimant les cours de latin et grec sous forme d’option, la réforme n’entraîne une inégalité entre académies et collèges. En effet, les options latin et grec seront remplacées par un enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « Langues et cultures de l’Antiquité ». L’enseignement des langues anciennes dépendra donc de la volonté des chefs d’établissements, qui pourront décider de proposer ou non cet EPI à leurs élèves. Dans l’académie de Paris, le recteur a affiché sa volonté de préserver l’enseignement du latin et du grec dans les collèges, en demandant qu’il n’y ait « aucune diminution » de l’offre en langues anciennes.

L’abandon des classes bilangues critiqué

Quant aux professeurs d’allemand, ils dénoncent la suppression des classes bilangues autres que celles de continuité. Ces classes avaient en effet permis, selon la présidente de l’Association pour le Développement de l’Allemand en France (ADEAF), de stabiliser le nombre d’élèves germanistes en France, en baisse depuis plusieurs années. Là encore, certains recteurs, comme à Paris ou Nancy-Metz, ont pris des initiatives pour tenter de renforcer l’enseignement de la langue.

Malgré ces craintes, la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem ne semble pas prête à renoncer à son projet. Elle l’a réaffirmé début septembre sur BFMTV : la réforme du collège entrera « en vigueur à la rentrée prochaine ». « Que l’intersyndicale qui s’était déjà mobilisée […] décide de se mobiliser à nouveau, c’est son droit », a-t-elle déclaré.