harcèlement scolaire

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Un an et demi après le suicide de sa fille Marion, victime de harcèlement scolaire, sa mère, Nora Fraisse, a publié le 26 août un livre baptisé « Stop au harcèlement ».

Ce « guide pratique » s’adresse aux enseignants, aux parents et aux enfants. Nora Fraisse, qui a relaté les brimades dont était victime sa fille dans un autre livre, publié en janvier 2015, « Marion, 13 ans pour toujours« , fait désormais le tour des lycées et des collèges, le harcèlement scolaire étant devenu son « combat personnel », indique-t-elle au Figaro.

Adresses et conseils concrets

"Stop au Harcèlement", Nora Fraisse, Calmann-Levy.

« Stop au Harcèlement », Nora Fraisse, Calmann-Levy.

Ce livre a été rédigé suite à la pétition (79 000 signatures) lancée par Nora Fraisse, qui vise à obtenir des mesures concrètes contre le harcèlement scolaire.

Parmi ses propositions : la création d’un numéro court d’aide aux victimes, le déploiement de moyens humains dans les écoles, ou encore la diffusion d’un guide pratique permettant d’informer les élèves. « Voyant que l’Education Nationale ne bougeait pas, mon éditeur m’a proposé de rédiger moi-même ce guide », explique Nora Fraisse à Marie France.

« Stop au harcèlement » propose des adresses (associations, institutions) et des numéros de téléphone (verts) à contacter, pour trouver conseils et écoute. Il répond à plusieurs questions : « comment ça commence », « pourquoi c’est grave », « comment aider une victime », « les témoins sont-ils complices », « comment détecter un cas de harcèlement », ou encore « comment contrer le cyber-harcèlement » et « comment éduquer au téléphone portable et aux réseaux sociaux ».

Comment identifier les « signes »

Nora Fraisse explique ainsi comment reconnaître un cas de harcèlement scolaire et identifier « les signes » chez son enfant. Ainsi, écrit-elle, « il n’y a pas de critères pour devenir la cible d’un harcèlement. Car tout peut servir de prétexte : origine sociale, culture, physique, comportement ». Selon la mère de famille, des « symptômes » sont révélateurs : refus de se rendre en cours, air constamment absent, notes soudainement en chute libre, refus de voir ses amis.

Autre exemple : comment repérer un harceleur. « Il prend du plaisir à embêter sa victime, et ça se voit. Il est content d’avoir des spectateurs, mais se cache des adultes », note Nora Fraisse. Mais pour le repérer, il faut là aussi faire attention aux signes : attitude vantarde, ou encore usage répétitif de mots dévalorisants pour parler d’un camarade.

Dans son guide, Nora Fraisse publie enfin de nombreux témoignages, notamment celui d’un ancien souffre-douleur, âgé aujourd’hui de 56 ans, qui était interne au collège. Il raconte : « On me réveillait en pleine nuit, on me punissait, on passait mes vêtements sous la douche… Mon crime ? Je posais des questions en cours de dessin ».