La France devrait viser 60% d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur et porter à 50% le nombre de boursiers, prône un rapport remis mardi à François Hollande.

Actuellement, 42% d’une classe d’âge accède en France à un diplôme de l’enseignement supérieur, tandis que 36% des étudiants sont boursiers, rappelle le rapport de la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur (StraNES), chargée de définir des objectifs pour les dix prochaines années.

Or, « notre monde est en mutation », avec des métiers qui disparaissent et des « travailleurs qui changent plus souvent d’emploi voire de métier ». « L’enseignement supérieur change de rôle: alors qu’il était destiné à former une petite élite, il accueille désormais la majorité des jeunes, et dans certains pays on peut prévoir que dans 10 ans, la grande majorité de la population sera diplômée du supérieur », indiquent Sophie Béjean, présidente de la StraNES et Bertrand Monthubert, rapporteur général.

Le texte pointe la nécessité d’élever le niveau général de qualification mais aussi de « faire de la formation tout au long de la vie une réalité ». Pour cela, il faudrait « revoir la répartition des fonds de la formation professionnelle en fléchant un pourcentage de la taxe d’apprentissage vers l’enseignement supérieur ».

Le nombre d’étudiants étrangers accueillis devrait doubler d’ici 2025, avec l’instauration d’une « culture de la bienvenue », tandis que les étudiants français les plus modestes devraient bénéficier d’un programme de soutien pour étudier à l’étranger, préconise le rapport.

Autre objectif: diviser par deux « l’écart » entre les enfants d’ouvriers diplômés et de cadres diplômés, en agissant sur l’orientation mais aussi grâce à la création « de filières et parcours adaptés et diversifiés en fonction du profil des étudiants ».

« La transformation du rapport du savoir dans l’ère numérique implique des évolutions importantes dans la manière d’enseigner », selon le document, qui propose que le numérique soit « systématisé dans les formations et l’évaluation des étudiants ».

Concernant le financement de l’enseignement supérieur, il faudrait atteindre 2% du PIB d’ici dix ans contre 1,5% en 2010. Le rapport ne propose pas d’augmenter les droits d’inscriptions des étudiants.