Le préfet de Mayotte, Seymour Morsy, a inauguré lundi la rentrée académique de la première promotion du diplôme universitaire « Valeurs de la République et islam » au Centre universitaire de Dembeni au sud du l’île.

La mise en place de cette formation, demandée par le président de la République et le gouvernement, a pris quatre mois, a précisé M. Morsy.

101e département français dans l’océan Indien, Mayotte est à 95% musulmane.

« Cela nous permet de nous interroger sur les valeurs de la France, de la République et de l’islam et d’examiner comment tout cela doit travailler ensemble, doit être compris (…) pour que Mayotte, dans son appropriation de la République, se dise: (…) je m’y reconnais d’une manière ou autre », a expliqué le préfet à l’AFP.

L’enseignement pour cette première année est constitué de huit modules dont les contenus portent sur la géographie, l’histoire, la place de Mayotte, la liberté, l’égalité, la fraternité, le service public, la vie en commun, les valeurs de l’enseignement, la langue française, les valeurs de la santé, le travail, l’enfance, la jeunesse, le droit des femmes, la parité.

Cette formation, prise en charge intégralement par l’Etat, est destinée pour la première année à tous les cadis salariés du Conseil départemental, ainsi qu’aux aumôniers de prison et des hôpitaux.

Les cadis (juges traditionnels) et autres représentants religieux convaincus de la compatibilité de leur religion musulmane avec la République apprécient cette initiative qui répond à leur désir de la France.

« Aujourd’hui, c’est la communion entre les valeurs républicaines et les valeurs de l’islam de Mayotte qui se retrouvent pour contribuer, enfin, à la paix sociale », a déclaré Nassur El Mamouni, porte parole des cadis à l’ AFP.

« Les cadis interviennent dans toutes les situations des crises, des violences urbaines, de délinquance, des conflits religieux. Ils ont toujours su apaiser les tensions pour emmener les gens vers le consensus et le respect de notre justice, des lois et des valeurs républicaines de tolérance », a-t-il souligné.